Critique Cinéma : De Rouille et d’Os

Par Nivrae @nivrae

De Rouille et d’Os est le nouveau film de Jacques Audiard, en salle depuis aujourd’hui le 17 mai 2012.

Ce film est présenté en Sélection Officielle au Festival de Cannes 2012.

Synopsis : Ali débarque à Antibes avec un sac à dos et son jeune fils. Il vient s’installer sans le sous chez sa soeur. Rapidement il trouve un travail de videur dans une boite de nuit où il fait la rencontre de Stéphanie, une dresseuse d’orque. Elle est jolie, forte et lui est si faible. Pourtant des mois plus tard son téléphone va sonner, la jeune femme a perdu ses jambes suite à un accident …

Casting : Marion Cotillard, Matthias Schoenaerts, Armand Verdure, Céline Sallette, Corinne Masiero, Bouli Lanners

Audiard est un grand homme du cinéma français, son petit dernier (Un Prophète) avait fait parler de lui en remportant près d’une vingtaine de récompenses dont le Grand Prix à Cannes en 2009. Il arrive cette année avec l’adaptation d’un recueil de nouvelles de Craig Davidson : « Un Goût de Rouille et d’Os » publié en 2005.

Le film commence par un visage puis des jambes, uniquement des jambes qui marchent coupées au dessus du genoux. Puis il est là, Matthias Schoenaerts, la révélation de Bullhead. Il arpente les rues avec son fils dans le but de descendre rejoindre sa soeur dans le sud. Il a récupéré son fils qui servait de mule pour sa mère, il le sauve d’une misère pour l’amener à une autre. Un personnage pas très intelligent, pas malin, très simple mais violent, dur.

Quand Marion Cotillard apparaît à l’écran elle nous montre immédiatement la couleur, Stéphanie sera une jeune femme forte, belle, fière et qui parait mentalement incassable. Pourtant lorsque que l’accident arrive, lorsque qu’elle perd ses jambes tout bascule vers une jeune femme perdue, suicidaire, renfermée… Un double rôle, un rôle évolutif et un rôle qu’elle maîtrisera entièrement.

La confrontation de se personnage est inattendue, surprenante parfois, entre rire et larmes. Le jeune homme va inconsciemment la pousser à revivre, il va lui redonner le goût de sortir tout en restant simple. La compassion ce n’est pas son truc, d’ailleurs il est plutôt du genre violent, inattentif, instable. Mais justement c’est cette force, son caractère qui va pousser la jeune femme à s’accrocher à ce qui lui reste, qui va la pousser dans ses retranchements.

La prestation du duo est superbe, Marion Cotillard dans son plus simple appareil, sans maquillage, sans jambes. Matthias Schoenaerts prend des coups, les rends, fait la belle gueule et le simplet.

La réalisation est parfaite, l’image est superbe (la scène du lit à l’hôpital, l’entraînement sur son balcon) et le tout est accompagné d’une BO très moderne et hétéroclite avec surtout « Firework » de Katy Perry qui redonne un coup de peps à la jolie handicapée.

Dans ce film il y a des monstres, mais des monstres magnifiques. Que ce soit les combattants, les victimes, les orques… Ils sont tous là pour faire ressortir la beauté du scénario et son côté imprévisible.

« et les seins, je peux? »

Le film ne blablate pas dans le vide, il va au but, il sous entend et c’est là qu’est sa force. Les images ont tellement de puissance que le reste est uniquement décoratif.

De Rouille et d’Os est donc totalement le film qu’on voulait voir, un film fort, beau, sanguin, touchant, inoubliable.

Ma note : 10/10

Cinepecs : Une scène de nu de Matthias au programme !

Film vu dans le cadre du Festival de Cannes, et surtout rendez vous tous les jours sur le blog durant le festival car nous seront sur place grâce à Orange ! http://live.orange.com

Bande Annonce :