Maniac, critique

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Projet en gestation depuis un moment sous la houlette du producteur Alexandre Aja, le remake de Maniac a enfin été dévoilé. Entre respect du film culte original et l’apport de nouvelles bonnes idées , il n’y a finalement pas de raison d’avoir peur du résultat.

Maniac, critiqueAu début des années 80, Maniac s’est vite fait un nom dans le milieu du film d’horreur particulièrement trash et est passé au statut de film culte auprès des passionnés du genre, notamment par les maquillages et effets gores de Tom Savini. Mais malgré la psychologie dégénérée, force est de reconnaître aujourd’hui que le film a pris un sacré coup de vieux. Aussi, quand Alexandre Aja a annoncé sont intention d’en produire un remake, c’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle pour les fans. D’un côté, parce que passer un film d’horreur culte comme celui de Lustig avec Joe Spinell est toujours risqué, de l’autre parce qu’Aja a tout de même réalisé le remake de La Colline a des Yeux qui dépassait en tout point l’original. La mise à jour de Maniac était donc attendue au tournant.

Pour ceux qui l’ignorent, Maniac se place complètement du point de vue d’un serial-killer qui se met à tuer des femmes, emportant leurs scalpes en souvenirs. Petit à petit nous en saurons plus sur son complexe et sa psychologie malade. Le scénario ne va pas chercher bien loin, en particulier dans l’original, mais le duo de scénaristes (Aja et Levasseur) arrive ici à lui donner de l’épaisseur.

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Dès les premières images, Franck Khalfoun pose le film dans un hommage respectueux à l’original (avec une musique tout droit issue des années 80 et qui nous taraudera pendant tout le film et le cadre urbain qui prend tout de suite de l’importance) mais apporte aussi de nouvelles idées comme cette décision de tourner le film en vue subjective. Nous nous retrouvons alors dans l’esprit malade de Franck et les scènes de meurtres en deviennent plus intenses. Car le gore a beau être présent, il n’est pas plus horrible que dans d’autres films, mais la mise en scène et l’identification directe avec le meurtrier intensifient de manière efficace cette impression d’horreur et de violence. Le réalisateur va même aller jusqu’au bout du concept en ne sortant de la vue subjective que pour mieux montrer la monstruosité de son personnage, comme si il voyait d’un coup, au travers d’une expérience extra-corporelle, les horreurs qu’il était en train de commettre.

Mais l’équipe va aussi approfondir la psychologie de son anti-héros. En étant dans sa tête, nous verrons ce qui fait de lui un être pathétique dans sa folie, si bien que nous nous attacherons presque à lui. En ce sens le choix d’Elijah Wood (que l’on sent bien impliqué malgré le fait qu’on ne le voit pas toujours physiquement) est un parfait contrepied à la masse qu’imposait Spinel. Il joue justement sur un physique plutôt avenant pour emporter la sympathie des jeunes femmes qu’il croisera mais aussi celle du spectateur, seulement trahi par ses grand yeux effrayants.

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En plus du respect du ton violent et urbain du film original et de la personnalité de son meurtrier et à côté de cette vue subjective prenante, le film va également trouver sa propre personnalité dans ses choix esthétiques et musicaux qui contribuent toujours à apporter de la profondeur au film. Ainsi, l’utilisation de musique classique pour illustrer une scène de meurtre ou l’importance importante donnée aux mannequins contribuent à donner au film une âme torturée.

Alors qu’on ne s’y attendait pas, Aja et ses acolytes ont finalement bien réussi à non seulement réactualiser avec respect le Maniac de Lustig, mais en plus ils lui ont conféré une profondeur assez fascinante qui font de ce remake une réelle réussite du genre.

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