Alors que l’on ne parle que d’Alien et de son prequel Prometheus, il éait temps de revenir sur le second volet de la saga, tout aussi culte que son prédécesseur grâce à James Cameron : Aliens, le retour.
A sa sortie en 1979, le premier volet d’Alien s’est tout de suite imposé comme un sommet de l’horreur et de la SF, imposant son monstre au panthéon des créatures les plus effrayantes du cinéma au même titre que la petite culotte de son héroïne. Avec un tel succès critique et public, une suite était forcément attendue mais il aura fallu que le producteur du premier volet attende un changement d’équipe chez le studio pour imposer son idée travaillée avec James Cameron. Mais le réalisateur n’a pas encore fait ses preuves (il trimballe tout de même la casserole Piranha 2) et malgré un script prometteur et un Terminator en production, il faudra attendre encore un peut pour démarrer la production tout en négociant ardemment le retour de Sigourney Weaver. En 1984, Terminator sort sur les écrans avec le succès critique et public qu’on lui connait, enclenchant alors toutes les autorisations pour réaliser Aliens, le retour.
Conscient qu’il ne pourra jamais atteindre la noirceur et l’horreur du premier volet et qu’il serait inutile d’en faire un remake, Cameron prend une toute autre direction : l’action. Ainsi, le film débute presque là où Ridley Scott s’est arrêté et la Weyland Company recueille la capsule de Ripley après des années de sommeil suspendu. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle sera sauvée puisqu’elle sera renvoyée sur la planète sur laquelle tout à commencé pour secourir des colons qui s’y sont depuis installés. Accompagnée d’une troupe de militaires elle va devoir affronter à nouveau le monstre de ses cauchemars. Ce n’est plus l’horreur qui guette mais la guerre.
James Cameron délivre alors un film d’action sous haute tension qui met face à face des humains armés à une bande d’aliens belliqueux et sournois, mais c’est avant tout au personnage d’Ellen Ripley qu’il s’intéresse. Alors que celle-ci restait effacée pendant une bonne partie du premier film et ne faisait que survivre au monstre, elle va devoir redoubler d’efforts pour se révéler femme forte. Mais cela n’aurait pas été possible sans s’intéresser de plus près à son passé (on apprend qu’elle fut mère et que sa fille est morte depuis des années) et en lui faisant croiser le chemin de la jeune Newt. Elle montre alors un aspect maternel qui nous permet de nous attacher à elle mais surtout qui lui donnera la force de se battre, illustrant alors parfaitement l’image des femmes dans le cinéma de Cameron.
Cet aspect sera même décuplé dans le final, lorsque, pour secourir Newt dans les plus bas fonds de la station (comme un voyage intérieur où elle doit aller au plus profond d’elle-même pour trouver son instinct maternel), Ripley devra affronter une autre mère, la reine Alien. La bataille entre les deux mères sera éprouvante et culminera dans un corps à corps devenu culte en le monstre et la femme-machine (ponctuée d’ailleurs par la citation « ne la touche pas, sale pute !» entrée depuis dans les classements).
La présence de cette reine Alien fait d’ailleurs partie des nouveautés qu’apporte James Cameron à la mythologie Alien. Car non seulement le réalisateur reprend des principes apportés par Ridley Scott comme le chestbuster ou l’androïde, les couloirs, les lance-flammes et détecteurs de mouvements, la compagnie… mais il va se les approprier, les pousser à bout ou les orienter dans une autre direction. La Weyland Company devient ainsi l’un des éléments centraux de l’histoire et ses intentions militaires sont plus claire alors que l’image de l’androïde protecteur est réhabilitée. D’ailleurs, Cameron en profite pour imposer là (avec ses compères Bill Paxton et Michael Biehn) son image du corps militaire que l’on retrouvera dans les encarts futuristes des Terminator ou dans Avatar.
En s’appropriant complètement l’univers d’Alien pour en faire un film d’action d’une redoutable efficacité (sa mise en scène claire et impactante n’est d’ailleurs plus à démontrer) au sous-texte maternel puissant, James Cameron rempli parfaitement son contrat et livre un divertissement haut de gamme qui n’a rien à envier à son prédécesseur. Le succès public et critique ne se fait pas attendre et le film gagne sa place parmi les meilleurs films de SF et d’action, permettant ainsi à son réalisateur de travailler sur un projet plus personnel (Abyss) mais donnant alors au producteurs un nouveau défi pour un futur troisième volet de la saga.