Le trublion Sacha Baron Cohen est de retour dans la peau de The Dictator pour un nouveau portrait au vitriol des USA et de la démocratie. Trash, sans limites, absurde, provocant, … il est toujours aussi en forme.
The Dictator commence sur les chapeaux de roues avec un hommage à un dictateur récemment trépassé puis, pendant un bon quart du film, va nous dévoiler le mode de vie luxueux et scandaleux du général Aladeen. Entre clins d’œil à l’actualité à mourir de rire, guests jouant de leur image, et gags hilarants, le rythme est là et l’humour irrévérencieux fait merveille. Mais il faut ensuite passer à une véritable histoire et confronter le général à la réalité. Il va donc se voir évincé par un sosie pour installer la démocratie à Wadiya. Perdu seul dans New-York, il va rencontrer la ravissante et naturelle Zoey qui lui fera comprendre tous les avantages de la démocratie … mais sera-t-il pour autant capable d’oublier les bons plaisirs de la dictature ?
En jouant habilement sur le décalage entre les modes de vies et les régimes de pouvoir, le film appuie là où ça fait mal pour mieux en rire. L’esprit poil à gratter de Cohen fonctionne à la perfection et la fiction lui sied plutôt bien puisque l’on se prend même plus facilement au jeu pour en rire. On constate aussi que les gags scatos ont moins leur place ici, préférant jouer sur la finesse du politiquement incorrect que sur le graveleux (même si celui-ci revient tout de même au galop pour certaines séquences trash qui dérideront les zygomatiques).
Évidemment, il faut adhérer à ce type d’humour pour apprécier le film et si l’on n’a pas aimé les précédents personnages de Cohen, il ne sert à rien de continuer, même si ce Dictator est plus accessible. Pour les autres, c’est un très bon moment, certes plus sage, mais plus abouti car les 80 minutes de film sont parfaitement rythmées, sans les temps morts et faux états d’âme qui faisaient défaut à Borat ou Brüno.
C’est d’ailleurs aussi parce que Cohen n’est pas seul à la barre que le film fonctionne mieux. Entouré de seconds rôles attachants (Anna Faris toujours aussi à l’aise dans le ridicule de la comédie) ou diaboliques (Ben Kinglsey toujours à l’aise en grand vizir), Cohen ne fait plus le show à lui out seul et l’humour fonctionne aussi en réponse de ces autres personnages, offrant une palette d’humour plus large et accessible sans perdre de son mordant.
Bref, avec un film plus aboutit et toujours aussi provocant, Sacha Baron Cohen joue encore une fois à fond la carte du politiquement incorrect pour nous faire rire. The Dictator marche à merveille.