The Amazing Spider-Man, critique

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The Amazing Spider-Man fait couler beaucoup d’encre sur la toile. Reboot d’une saga super-héroïque après le succès de Sam Raimi, le film a ses détracteurs mais aussi ses adorateurs… et chacun a ses raisons parfois justifiées mais entre les deux, qu’en est-il vraiment ?

The Amazing Spider-Man, critiqueImpossible de ne pas se rappeler le triomphe de Sam Raimi sur la première trilogie. Succès artistique et financier, le studio s’est tout de même passé des services du réalisateur d’Evil Dead pour annoncer un reboot pur et simple de la saga. Finie la vision nostalgique et iconique du personnage héritée des souvenirs universels des 60′s de son auteur, le studio souhaite une version différente, plus noire et plus proche du jeune public. Évidemment, on peut tout de suite crier au scandale devant cette intention, mais c’est vite oublier que c’est le propre des comics d’être régulièrement relancés avec de nouvelles équipes créatives plus ou moins inspirées. Plutôt que de décrier le reboot, c’est surtout la vitesse à laquelle il a été enclenché qui pose finalement problème, le précédent opus ne datant que d’il y a 5 ans, bien trop tôt pour relancer une franchise qui faisait pourtant ses preuves.

Bien sûr, nous allons regretter le passionné Sam Raimi à la barre mais ce n’est pas pour autant qu’il faut se morfondre dans nos souvenirs et plutôt regarder quelle direction a souhaité prendre le studio. Sombre, contemporain, urbain, voilà le chemin que cet Amazing Spider-Man va prendre. Nous retrouvons donc Peter Parker au lycée et la suite, nous la connaissons : piqure d’araignée, mort d’Oncle Ben, le costume, … mais quelques petites variantes vont venir s’introduire au programme. Tout d’abord, un nouveau Peter Parker, légèrement plus torturé, puis la présence de Gwen Stacy, le rôle donné à la police et la présence du Lézard mais c’est surtout la différence de ton qui frappe.

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Car ce nouveau Spider-Man, qui se rapproche au passage du comics dans sa version plus récente, est avant tout un ado. Le film joue alors habilement sur un côté rom-com assez plaisant et plutôt bien géré par Marc Webb. Après tout, le réalisateur maîtrise parfaitement cette partie puisqu’il était l’auteur de l’excellent 500 Jours Ensemble. Le couple Parker – Stacy fonctionne donc très bien avec une vraie complicité et avec ses moments d’humour bienvenus. Mais ce n’est pas pour autant que tout est joyeux. Au contraire, l’adorable (en tout cas au début) niaiserie de la version Raimi n’est plus, place à son côté plus réaliste et spontané. Pas d’héroïsme exacerbé ni d’envolées lyriques, Spider-Man commence seulement à prendre ses responsabilités et à comprendre ce qu’il peut devenir tout en prenant conscience des difficultés qui l’attendent. A ce titre, jamais nous n’avons vu le héros souffrir autant physiquement et c’est peut-être l’un des plus gros changements.

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Mais c’est surtout la nouvelle évolution de Peter Parker qui va nous intéresser. Fini « monsieur tout le monde la tête dans les nuages» , place maintenant à un ado qui a du mal à trouver sa place, avec une tendance geek poussée (c’est enfin lui qui va créer ses propres lance-toile) et un véritable sens de l’humour qui fait régulièrement mouche. En ce sens, Andrew Garfield est bien l’incarnation parfaite de ce héros. Il se révèle vraiment touchant à chaque scène, montrant une gestion plus mûre des émotions. Aucun doute possible, l’acteur est tout autant Peter Parker que Spider-Man, portant à lui seul le film sur ses épaules.
Mais il est aussi entouré d’un casting à la hauteur, que ce soit Emma Stone dans le rôle de la blonde et douce mais pas débile Gwen Stacy ou Martin Sheen dans la peau de Ben. En ce sens, le réalisateur fait preuve d’une direction d’acteurs exemplaire.

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Jouant plus sur le côté « ado»  sans être lumineux, il est clair que le film va décevoir ceux qui pensaient retrouver l’icône de leur enfance. Non, ici c’est un héros en devenir et qui trébuche. Pas étonnant alors que la mise en scène et le récit trébuchent parfois également. Car le réalisateur à l’aise dans les scènes intimistes est nettement moins à l’aise avec l’action ou le drame pur. Pour l’action, il peut heureusement, il peut s’appuyer sur une équipe qui a du savoir-faire et les acrobaties de Spider-Man se montrent souvent assez catchy pour nous enthousiasmer face au lézard. On remarquera d’ailleurs les postures légèrement plus arachnéennes de Spidey dans cette version. Pour le drame, ce sera le principal défaut que l’on pourra reprocher, avec le film formaté par un producteur pour son efficacité, l’émotion est peu poussée, peu présente, peu naturelle mais la relation entre Peter et sa tante reste tout de même touchante.

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L’autre reproche que l’on pourra faire, c’est ce manque d’élan et d’enjeu. En effet, le Lézard avait tout pour faire un grand méchant : un vrai but, une connexion filiale avec Parker, une connexion « animale»  avec Spider-Man mais tout cela est malheureusement passé à la trappe pour en faire un méchant plus simple, juste le reflet de la responsabilité du héros au lieu d’établir une vraie relation avec lui. D’un autre côté, on oublie également bien trop vite la recherche des parents qui devait être la base même de l’histoire de cette nouvelle version et pour en savoir plus, il faudra du coup attendre un éventuel prochain épisode.

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D’un autre côté, si les scènes d’action sont efficaces, elles restent tout de même assez terre à terre et c’est dommage pour un voltigeur comme Spider-Man. En effet, à vouloir trop coller à son côté réaliste, on en oublie les envolées du héros. Cela à la fois dans la mise en scène (oui, c’est là que la voltige de Sam Raimi nous manque) mais aussi et surtout dans les choix de composition d’un James Horner complètement à la ramasse, même pas fichu d’écrire un thème musical digne de ce nom pour Spider-Man.

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Avant tout film de producteur plutôt que d’auteur avec les défauts que cela implique (mais on s’en doutait depuis sa mise en chantier), cet Amazing Spider-Man reste un spectacle efficace et une variation sur le thème de l’araignée non dénuée d’intérêt pour voir un Peter Parker différent et moderne, et d’un certain côté toujours proche du matériau original. A la question fallait-il un reboot, il n’y a pas de véritable réponse et tout dépendra de la sensibilité de chacun pour le héros mais une chose est claire, juste pour voir Andrew Garfield enfiler avec autant de justesse le costume de l’homme-araignée, ça vaut le coup d’œil.