De : Rupert Sanders.
Avec : Kristen Stewart, Chris Hemsworth, Charlize Theron, Sam Spruell, Ian McShane, Bob Hoskins, Ray Winstone, Nick Frost, Eddie Marsan, Toby Jones, Johnny Harris, Brian Gleeson, Sam Claflin, Vincent Regan, Raffey Cassidy, Noah Huntley, Liberty Ross...
Genre : Conte - Fantastique.
Origine : États-Unis.
Durée : 2 heures 06.
Date de sortie : 13 juin 2012.
Synopsis : Dans des temps immémoriaux où la magie, les fées et les nains étaient monnaie courante, naquit un jour l’unique enfant d’un bon roi et de son épouse chérie : une fille aux lèvres rouge sang, à la chevelure noire comme l’ébène et à la peau blanche comme neige. Et voilà précisément où l’histoire que vous croyiez connaître prend fin et où la nouvelle adaptation épique et envoutante de ce célèbre conte des frères Grimm débute.
Bande annonce française
"Elle est destinée à dissiper les ténèbres."
"Blanche-Neige et le chasseur" fait parti des films que je voulais voir. Déjà parce que la bande annonce m'attirait bien ainsi que le casting mais surtout parce que quelques semaines plus tôt j'avais découvert "Blanche-Neige" avec Julia Roberts et que j'avais qu'une envie, c'était d'oublier cette vision du conte qui m'avait profondément ennuyer.
Et bien le résultat fut présent au rendez vous. Dès les premières secondes j'ai zappé de mon esprit la fade version de Tarsem Singh pour être captivé par celle de Rupert Sanders. Le scénario écrit par Evan Daugherty (dont c'est le premier scénario pour un long métrage), John Lee Hancock et Hossein Amini d'après l’œuvre des frères Grimm est juste excellente et d'une intelligence rare. J'ai rarement vu une relecture d'un conte aussi bien mené qui sors des sentiers battus et nous offre une autre vision de l'histoire. Là où les autres productions avait jusqu'à présent du mal à nous faire oublier "Blanche-Neige et les sept nains" le mythique classique de l'animation de Walt Disney, ici le scénario nous offre enfin quelque chose de nouveau, de frais et de passionnant même si l'issue est connue de tous.
Car c'est vraiment là, la force du film. On rentre dedans en croyant connaître l'histoire, en se faisant déjà le film dans notre tête mais le long métrage nous surprends en reprenant les codes de ce contes pour les réadaptés à sa sauce. Cela va bien au delà du simple fait de nous livrer une histoire plus sombre, ça passe par la relecture de tout ce qui nous semblait une évidence, de nous le remontrer à l'écran mais de façon différente ce qui en plus apporte une vraie légitimité à l’œuvre. La princesse en détresse qui ne se bat pas, la pomme donné par la sorcière, les nains valeureux travailleurs etc etc tout est revisité et à chaque fois qu'on se dit que le film va resté dans un certain schéma classique et bien il nous surprends en partant dans une autre alternative. Même la romance qui peut apparaître pompeuse se trouve ici quasiment transparente afin de ne pas plomber le long métrage. Il y à bien sûr quelques clins d’œils entre différents personnages mais la romance semble quasiment disparus ce qui est un autre point fort de ce film qui du début jusqu'à la fin n'aura eu de cesse de me surprendre.
J'ai bien aimé aussi malgré tout les quelques clins d’œils qui sont tout de même présent comme l'évocation de la chanson des nains qui devient tout de suite une scène assez drôle mais si cette histoire est efficace, c'est aussi parce qu'elle ne perds pas son temps dans des scènes inutiles. Tout trouve son importance ici et fait que je n'ai pas décroché une seule seconde du film et que j'ai totalement adhérer à cette version plus sombre qui fait enfin passer Blanche-Neige dans le 21ème siècle. Après, je peux concevoir que certains détails peuvent faire nerveusement rire comme le coup du cheval qui attends sur la plage mais il ne faut pas oublier quand même que, malgré que l'on ait assombri l’œuvre, on reste dans un conte. Puis, pour ma part, même si je reconnais que la scène peut paraître risible surtout qu'elle arrive assez vite et peut surprendre si on est pas tout de suite rentré dans le film, elle reste quand même un minimum cohérente avec l'univers que l'on pouvait connaitre (dans le Disney elle chante bien avec des oiseaux sans que ça choque).
Pour le casting, même si beaucoup de personnes peuvent avoir une dent contre le choix de Kristen Stewart depuis qu'elle à joué dans la saga "Twilight", je les suffisamment vu dans d'autres films pour vouloir lui faire confiance et elle ne m'as pas déçu. J'ai bien aimé son interprétation de Blanche-Neige. Dans le scénario il y à bien quelques raccourcis qui ont pu être fait quand à la naissance de son "âme de rebelle" prête à prendre les armes mais l'actrice s'en sors bien je trouve. Elle m'as convaincu tout en mettant ce qu'il faut de légèreté dans son rôle pour lui apporter ce qu'il faut d'innocence et faire en sorte que je la crois bien en danger. Son duo avec Chris Hemsworth dans le rôle du chasseur est plutôt efficace aussi je trouve. L'acteur s'en sors bien même si il n'y à rien de bien nouveau à se mettre sous la dent dans son interprétation mais ça colle bien avec son personnage. Les concernant, je suis même ravi que le film n'ait pas opté pour une romance à deux balles car non seulement je ne suis pas sûr qu'une romance ait marché dans ce film mais en plus je pense qu'avec ses acteurs cela aurait pu ne pas fonctionner du tout alors que là ça reste efficace avec beaucoup de subtilités.
Une actrice que j'avais hâte de voir dans ce film, c'est Charlize Theron qui dans le rôle de Ravenna la terrible belle mère est vraiment très bonne. Dans cet univers sombre elle fait une Reine vraiment très efficace et où on ressens parfaitement bien la dangerosité de son personnage. J'ai beaucoup aimé également le jeu que l'actrice nous propose à travers son regard. On y trouve plusieurs émotions que ses paroles ne laissent pas forcément retranscrire et cela en fait un personnage très complexe que j'ai beaucoup aimé. J'ai bien apprécié aussi Sam Spruell dans le rôle de Finn, le frère de Ravenna. L'acteur possède un certain charisme dans ce film mais à su rester suffisamment en retrait pour bien interprété son personnage et le rendre angoissant juste comme il le faut tout en y ressentant une once de fragilité qui fait qu'on sais que ça ne sera pas forcément le méchant le plus coriace et accentue la domination de Ravenna sur son frère.
Autre surprise du film, c'est les fameux nains. Ils arrivent très tardivement dans le long métrage mais de façon très habile et sont bien interprétés par leurs comédiens attitrés. Oubliez Simplet, Prof, Atchoum, Dormeur, Timide, Grincheux et Joyeux qui n'aurait pas collé à cet univers et faite place à Beith, Muir, Gort, Nion, Duir, Coll, Quert et Gus respectivement joué par Ian McShane, Bob Hoskins, Ray Winstone, Nick Frost, Eddie Marsan, Toby Jones, Johnny Harris et Brian Gleeson. De très grands noms du cinéma pour incarné ses huit nains (et non sept comme chez Disney encore une relecture que je trouve très intéressante) de la meilleure façon qu'ils soient. Ici, ils ont vraiment du caractère et apportent vraiment beaucoup à cette histoire. Au delà de la réussite visuelle pour croire à leurs petites tailles à l'écran, les acteurs s'en sortent en tout cas remarquablement bien en laissant chacun ressortir un trait différent de leurs personnalités.
Pour le reste de la distribution, je n'ai pas grand chose à redire. Chacun fait ce qu'il à à faire même si j'ai pas forcément accroché à Sam Claflin dans le rôle de William sans que cela ne me choque plus que ça. J'ai bien aimé Vincent Regan sinon dans le rôle du Duc Hammond même si on le voit peu tout comme j'ai trouvé le choix de la jeune Raffey Cassidy pour faire Blanche-Neige enfant plutôt bon. On les voit peu aussi mais j'ai apprécié aussi lors de leurs apparitions Noah Huntley et Liberty Ross dans le rôle des parents de Blanche-Neige.
Pour la réalisation je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Je pensais juste que le film allait être pas mal du tout en voyant la bande annonce mais pour un premier long métrage sous sa direction, je dois dire que j'ai carrément été bluffé par le travail fait par Rupert Sanders, un réalisateur dont j'essaierais de voir les prochaines productions. Sa mise en scène est juste exceptionnelle et pour un premier film c'est d'autant plus surprenant qu'il fait preuve d'une maitrise de sa caméra totalement inouïe. On pourrait mettre ça sur son expérience de réalisateurs de spots publicitaires mais ça ne justifie pas tout surtout que d'autre avant lui se sont déjà cassé la figure. Il nous livre autre chose qu'un spot publicitaire géant avec des plans très fluide et très originaux le tout avec beaucoup de dynamisme. Le film fait peut être parfois pensé dans sa mise en scène à un "Seigneur des anneaux" ou à un "Robin des Bois" version Ridley Scott mais c'est plutôt positif je trouve surtout que personnellement j'ai pas trouvé que ça faisait plagiat bien au contraire cela s’incorpore parfaitement bien au long métrage.
Visuellement, c'est une petite merveille. Les effets spéciaux sont à tombés par terre et on à certains plans qui sont de vrais tableaux je trouve comme la scène dans la forêt face au cerf blanc, l'armée de verre qui est magistrale où encore les effets avec le miroir magique. Plus j'y repense et plus je ne vois aucune ombre au tableau. Tout est vraiment magnifique et il n'y à pas un plan que je n'ai pas aimé et trouvé intéressant. Chaque scènes à son utilité, chaque passage et parfaitement dosé et les effets visuels sont si réussi qu'à aucun moment il n'étouffe le long métrage. Ils font tellement parti du film qu'on fini presque par ne plus voir le trucage et à trouver ça crédible. C'est peut être exagéré de ma part mais j'ai vraiment trouvé ça très beau.
Les décors sont eux aussi magnifique. J'ai eu une petite préférence pour la scène avec le cerf blanc mais la forêt sombre qui se nourrit de nos peurs ou le chateau de la Reine sont vraiment très bien réussis et vraiment bien exploités je trouve. Il en va de même pour les différents costumes qui collent à merveille aux différents protagonistes. Celui de Blanche-Neige vers la fin peut paraître un poil opportuniste avec ce côté leader naturel qui est volontaire mais j'ai vraiment bien aimé. Les robes de la Reine sont pas mal du tout aussi. Les maquillages sont eux aussi parfait que ce soit par exemple au niveau des nains dont les acteurs sont presque méconnaissable et font qu'on s'accroche plus à leurs personnages même si on reconnaît leurs traits vraiment typique mais aussi des effets de vieillissement de la Reine que j'ai trouvé très juste et sans jamais que la transition se fasse de manière trop brutale.
La bande originale composée par James Newton Howard est elle aussi très belle et en parfaite adéquation avec le film. Ça colle bien avec l'ambiance voulu et on à certains thèmes épiques qui nous transporte bien dans cette histoire sans jamais étouffer le film bien au contraire ça l'embellit même encore plus alors que le film n'avait pas besoin de ça pour être déjà très réussi.
Pour résumé, "Blanche-Neige et le chasseur" fut pour moi une excellente surprise. Plus j'y repense et plus je vois peu de défauts à ce film qui m'as vraiment emballé et m'as redonné goût au contes de fées. Pour une première réalisation, Rupert Sanders nous livre un travail exceptionnel et d'une très grande beauté. On à vraiment la sensation de redécouvrir ce conte tout en dépoussiérant totalement le genre. Cette relecture intelligente m'as carrément bien botté le tout avec un casting qui fait très bien son job. J'ai passé un excellent moment, je n'ai pas vu le temps passé et il y à même de fortes chances que je me procure le Blu-ray de ce film à sa sortie pour me le revoir tant j'ai passé un bon moment.
Ce que j'ai aimé :
- Une relecture totale du conte vraiment intelligente
- Des clins d’œils au conte d'origine judicieux
- Un très bon casting avec en prime la joie de retrouver Charlize Theron exceptionnelle
- Une mise en scène à tomber par terre
- Des effets spéciaux d'une très grande beauté
- Des costumes et des maquillages réussis
- Des décors digne de beaux tableaux
- Une bande originale efficace
- Un rythme soutenu qui fait qu'on ne s'ennuie pas
Ce que j'ai moins aimé :
- Quelques lenteurs au début du film