Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare, critique

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C’est la fin du monde, c’est donc le moment de faire un petit road trip et de re-tomber amoureux … ou de tomber dans l’ennui total.

Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare, critiqueQuand on pense à la fin du monde, c’est toujours le film catastrophe à grand renfort d’explosion et de destruction à base d’effet spéciaux ou alors c’est le thriller psychanalytique en huis-clos quand ce n’est pas la parodie. Pour son premier film, derrière la caméra, Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare, la scénariste Lorene Scafaria (Une Nuit à New-York) va prendre l’orientation du road-trip romantico-doux-amer.

Ainsi, lorsque la fin du monde est déclarée pour dans 3 semaine, Dodge se fait larguer par sa femme. Alors que tout le monde en profite, il tombe en pleine déprime mais grâce au moral de sa voisine, ils partiront retrouver son amour d’adolescence à l’autre bout de l’Amérique. Entre rencontres inattendues et sentiments naissants entre nos deux voyageurs, le petit voyage sera semé de rires et d’émotions … tout du moins c’est ce qu’on aurait pu en attendre.

Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare, critique

Tout commence plutôt bien et la réalisatrice décrit avec un cynisme bon enfant un monde qui se sait condamné. Entre proches qui n’hésitent plus à s’envoyer en l’air avec n’importe qui ou la femme de ménage qui veut à tout prix continuer d’épousseter les meubles, nous avons droit à des réactions aussi différentes que drôles avec des seconds rôles au poil. Pourtant, plus le film avance plus ce cynisme s’efface pour faire place à des sentiments tout ce qu’il y a de plus guimauve.

On n’a rien contre les sentiments guimauve quand ils sont bien raconté, mais ici il faut bien se rendre à l’évidence, ça ne fonctionne pas. Entre Steve Carell à nouveau dans un rôle de déprimé entre Little Miss Sunshine et Crazy Stupid Love et Keira Knighley qui n’en finit pas de minauder, le courant ne passe vraiment pas. Du coup, lorsqu’il sont censés tomber amoureux, on n’y croit pas une seule seconde. Il faut dire que comme Steve a presque l’âge d’être le père de Keira, on a du mal à trouver dans leur relation une certaine crédibilité et ce, jusque dans la dernière scène qui se voulait d’un romantisme absolu. Du coup, le périple n’étant centré que sur eux, cela devient agaçant.

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D’ordinaire, dans ce genre de film, lorsque l’on n’arrive pas à s’attacher au couple star, on vient se rabattre sur les seconds-rôles qui se doivent d’être marquants, d’autant plus qu’un road-movie est entre autres basé sur la rencontre et le décalage qui s’en suit. Ici malheureusement, ça tombe toujours à plat. Non pas que cela manque d’idées, au contraire, le passage dans le resto super friendly fait vraiment sourire, mais à chaque fois, au moment où cela devient vraiment drôle et un peu osé, la réalisatrice fait marche arrière pour retomber dans l’émotion convenue .
Il en est d’ailleurs de même pour le traitement de tous les personnages dont le meilleur exemple de gâchis est l’utilisation d’Adam Brody. L’acteur fait une apparition remarquée et assez drôle mais il est complètement inutile et évacué. Alors que l’on aurait pu s’attendre à ce qu’il nous suive pour apporter un point de vue cynique hilarant sur ce monde pré-apocalyptique, il est tout simplement dégagé de l’histoire sans trop de raison… et c’est ainsi pour chaque personnage rencontré.

Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare, critique

Un gros sentiments de gâchis progresse donc au fur et à mesure que le film avance et que l’on compte les minutes devant le manque de rythme du film pendant lequel on se dit que la BO est plutôt sympa. Mais cela ne suffira pas à nous faire décoller. L’histoire tournant à vide avec des comédiens monotones, on a plutôt hâte que les 100 minutes qui nous séparent de cette fin du monde défilent.