Far Away, les soldats de l’espoir – critique

Par Fredp @FredMyscreens

Sorti la semaine dernière directement en vidéo, le coréen Far Away – les Soldats de l’Espoir est un grand spectacle qui n’a pas à rougir face aux productions américaines.

Après Frères de Sang, le réalisateur coréen Je-kyu Kang pensait passer à autre chose que des films de guerre … jusqu’à ce qu’il tombe sur l’histoire incroyable mais vraie d’un coréen qui s’est retrouvé derrière les lignes allemandes pendant la seconde guerre mondiale. Dès lors, impossible de passer à côté de cette aventure qui a tout ce qu’il faut pour en faire une grande fresque cinématographique : une histoire personnelle au milieu d’un monde en guerre, un voyage semé d’embuches, une amitié qui naitra du conflit, et des batailles impressionnantes.

A l’écran, Far Away, c’est tout cela, une histoire épique qui voit donc un athlète coréen, Jun-shik Kim, embrigadé dans l’armée japonaise. De bataille en bataille, il va faire du japonais Tatsuo Hasegawa son ennemi avant de développer un lien quasi-fraternel avec lui devant les épreuves qui les mèneront de la Mongolie aux plages du débarquement américain, en passant par les camps soviétiques. En cela, le film est plutôt balisé. Si la route peut dévier de ce que l’on pensait, la destination est la même, mais c’est réalisé avec une telle efficacité qu’on ne peut qu’être conquis.

Car ce qui frappe avant tout dans Far Away, c’est la mise en scène de Je-kyu Kang. Si le réalisateur manque peut-être de subtilité dans son approche historique ou dans la description de ses personnages calibrés, il fait en tout cas une véritable démonstration de force derrière la caméra en donnant à Far Away une allure épique comme on en voit trop rarement au cinéma. Il profite ici d’un budget plus que conséquent qui se voit à l’écran et permet de faire jeu égal avec les plus grosses production américaines. D’ailleurs, avec des effets bien intégrés, des plans aériens prenants, et une action maitrisée, lisible et variée (les différentes batailles ont chacune leur force), il nous embarque sans problèmes sur le front durant 2h20 que l’on ne voit pas passer.

En ce sens, Far Away fait partie de ce cinéma coréen fortement influencé par Hollywood et ses blockbusters, n’hésitant pas à donner dans la démesure et à sortir la grosse musique et les grosses larmes, ne se donnant presque pas de limites pour donner au spectateur ce qu’il attend. C’est ainsi que l’histoire intime restera assez superficielle mais suffisamment bien écrite pour se lier aux personnages et avoir envie de les suivre dans ce conflit où Je-Kyu Kang n’hésite pas à montrer le massacre des kamikazes japonais, les ordres de missions suicides, les jambes de soldats écrasés par les tanks, … Sans complaisance mais avec une certaine naïveté Far Away offre donc un spectacle impressionnant d’une grande efficacité.

Hollywood, tiens-toi donc prêt car si Je-kyu Kang débarque dans tes studios, certains réalisateurs de bockbusters pourraient bien s’inquiéter devant la force qu’arrive à dégager le réalisateur à travers Far Away.

D’ailleurs, il bon aussi d’indiquer que le bluray a le droit à 2 documentaires représentant en tout plus d’1h15 d’informations sur la conception du film, avec interviews des équipes et extraits de tournages. Idéal pour rester encore dans l’ambiance du film et en savoir un peu plus. Il aurait été top d’avoir aussi le documentaire sur la véritable histoire et grâce auquel le réalisateur a voulu tourner le film mais il y a déjà de quoi bien s’occuper.