De : Paul Verhoeven.
Avec : Arnold Schwarzenegger, Rachel Ticotin, Sharon Stone, Ronny Cox, Michael Ironside, Marshall Bell, Mel Johnson Jr., Michael Champion, Roy Brocksmith, Ray Baker...
Genre : Fantastique - Action.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 53.
Date de sortie : 17 octobre 1990.
Synopsis : 2048. Hanté par un cauchemar qui l'entraîne chaque nuit sur Mars, Douglas Quaid s'adresse à un laboratoire, Recall, qui lui offre de matérialiser son rêve grâce à un puissant hallucinogène. Mais l'expérience dérape : la drogue réveille en lui le souvenir d'un séjour bien réel sur Mars, à l'époque où il était l'agent le plus redouté du cruel Coohagen. Quaid décide de repartir sur Mars...
Bande annonce française
"- Tu rêves d'elle toutes les nuits !
- Oui mais je reviens tous les matins !"

"Total Recall" ça faisais un sacré moment que je ne l'avais pas vu. Il me semble que de mémoires, la dernière fois que je me l'étais maté, je devais être au collège et depuis je suis juste tombé sur quelques extraits. Du coup, de ce film je me souvenais juste de la femme à trois seins (allez savoir pourquoi :P). Juste avant la sortie de son remake "Total Recall mémoires programmées", j'avais donc très envie de me refaire ce film afin d'avoir une piqûre de rappel. J'avais pas envie d'avoir en tête le remake lorsque je redécouvrirais le film de Paul Verhoeven et c'est maintenant chose faite.
Premier constat, malgré le temps qui passe, le film reste en tout cas assez fun. J'ai bien aimé le scénario de Ronald Shusett, Dan O'Bannon, Jon Povill et Gary Goldman d'après la nouvelle "We can remember it for you wholesale" de Philip K. Dick même si je dois quand même reconnaître qu'il m'a fallu un petit quart d'heure avant de me plonger totalement dans ce film.
En fait, le long métrage démarre réellement à partir du moment où le personnage de Douglas Quaid rentre chez Recall pour programmé le souvenir qu'il veut. De là, le film s'emballe et devient une œuvre assez intéressante comme je les aime dans la filmographie de Paul Verhoeven avec un mélange d'action parfaitement amené avec une critique profonde de la société, l'appât du gain, le pouvoir des grosses administrations, la manipulation des médias etc etc. De ce mélange habilement dosé, on obtient donc un divertissement de grande qualité qui pour m'a part m'a emballé. J'ai vraiment trouvé tout ceci très intéressant dans le sens où j'ai vraiment eu cette sensation de quête de vérité que peut avoir le personnage. Qu'est ce qui est vrai ? Qu'est ce qui ne l'est pas ? Qui suis je ?... Ce sont autant de questions que le personnage principal se pose dans son aventure et autant de questions auquel j'ai aimé chercher les réponses.
Maintenant, le film est aussi un gros divertissement et même si en creusant un peu plus que sa surface je le trouve le film très riche (c'est souvent le cas d'ailleurs dans les films de Paul Verhoeven que j'ai pu voir c'est pour ça que j'ai toujours un peu de mal à les analyser personnellement), il n'en reste pas moins que le scénario possède cependant les défauts qui vont avec ce genre. Les facilités et les clichés sont bien installés et certaines scènes peuvent vraiment paraitre un peu trop grosse comme le brin de causette que Quaid peut avoir avec Lori juste après un bon combat. Mais tous ses petits défauts s'envolent vite à mes yeux car on reste quand même pris par cette intrigue.
Ce qui m'a bien plu dans cette intrigue d'ailleurs, c'est que même si cela n'est pas fait de façon profonde et philosophique, j'ai trouvé très bien ficelé le jeu qui est instauré entre le souvenir et la réalité. Dès qu'on croit être sûr d'être revenu à une certaine réalité, il y à une scène qui arrive et qui nous remets le doute comme la fameuse scène de la prise de la pilule. Ces scènes là sont plutôt bien écrite je trouve et m'ont moi aussi comme le personnage un peu déstabilisé parfois car du coup on se demande toujours où on en est. C'est pour ça aussi que j'ai beaucoup aimé la scène finale avec ses rebondissements en série (que l'on y croit ou non) et tout particulièrement la toute dernière scène qui juste avant le générique de fin nous pousse quand même à rester un peu dans le film et à savoir si on est encore dans un rêve ou non.
Au niveau du casting, on va pas se mentir, même si l'idée de le revoir avant de découvrir son remake me plaisait, c'est surtout parce que j'avais envie de me faire un film avec Arnold Schwarzenegger que j'étais impatient de redécouvrir ce long métrage et ce dernier s'en sors plutôt bien dans son rôle de Douglas Quaid. En même temps c'est un registre qu'il connait bien donc il évolue à merveille dans ce film où sa prestation m'a d'ailleurs donné envie de revoir également "A l'aube du 6ème jour", un film pas trop aimé quand je vois certains avis mais dont je garde pourtant un souvenir sympathique. Bref, Arnold Schwarzenegger porte bien ce long métrage sur ses épaules je trouve. Au delà de sa simple carrure qui en impose toujours autant dans le film d'action, j'aime cette façon qu'il à de choisir des personnages qui possède une certaine ironie, un certain humour que je trouve assez plaisant dans ce genre de production. Après, tout n'est pas parfait. Il y à quelques scènes où l'acteur joue un peu faux ou surjoue un peu mais ça à toujours fait parti de lui je trouve et ça passe toujours plus ou moins bien. Ici, j'ai trouvé que ça passé bien et ça à été un vrai plaisir donc de le revoir à l'écran.
A ses côtés, j'ai bien aimé aussi Michael Ironside en Richter. Il fait un méchant très convaincant, il à souvent la gueule de l'emploi et il né déroge pas à la règle ici en faisant une parfaite tête à claque à qui on adore botter l'arrière train. Le comédien réussi toujours à bien exister à l'écran grâce à son charisme ce qui en fait un méchant convaincant à mes yeux même lorsqu'il est cantonné au rôle du larbin de service. J'ai bien aimé aussi Ronny Cox en Vilos Cohaagen. Il apparait principalement vers la fin ce qui est dommage mais ça apporte aussi plus d'importance à son personnage ce qui n'est pas négligeable.
Du côté du casting féminin, cela à été un plaisir aussi que de retrouver Sharon Stone. Je ne suis pas toujours convaincu par son jeu d'actrice, quand je la vois à l'écran, j'ai souvent l'impression qu'elle fait toujours la même chose mais son rôle de Lori Quaid m'a dans l'ensemble convaincu. On la voit beaucoup au début du film et je regrette qu'elle se fasse plus discrète par la suite car c'est un personnage complexe que j'ai trouvé très intéressant et aussi très crédible. Elle à une certaine ambiguïté qui me plait et qui colle bien avec ce long métrage. L'actrice à parfaitement su donner une présence à son rôle ce qui ne la limite pas à la simple potiche de service. J'ai bien aimé Rachel Ticotin en Melina aussi. Cette dernière est plaisante à voir même si elle arrive un peu tardivement dans l'intrigue mais en revanche pour elle, j'ai trouvé que son personnage manquait un peu de consistance. Elle reste intéressante et convaincante mais je pense qu'on aurait pu avoir quelque chose de plus fort avec ce rôle vis à vis de sa complicité avec le personnage de Douglas Quaid.
Pour le reste de la distribution, je n'ai pas grand chose à redire. Mel Johnson Jr. m'a bien fait rire avec son rôle de Benny même si je ne suis pas fan de l'issu de son personnage, Marshall Bell fait un George sympathique en leader de la rébellion, Roy Brocksmith a su quand il le fallait semer le doute en moi avec son personnage du Docteur Edgemar et j'ai même aussi beaucoup apprécié Ray Baker, qui est très convaincant dans la peau de Bob McClane. Dans l'ensemble, qu'ils soit principaux ou secondaires, important ou non, j'ai quand même bien apprécier ce casting qui fait ce qu'il a à faire en accentuant leurs jeux respectifs lorsque cela est nécessaire.
Pour la mise en scène, même si j'avoue ne pas avoir vu toute sa filmographie, à ce jour j'aime bien le travail de Paul Verhoeven. C'est d'ailleurs surprenant car son cinéma ne m'attire pas toujours mais pourtant quand je découvre un de ses long métrage je trouve ça bien souvent très intéressant et j'aime ce mélange de divertissement avec un soupçon de réflexion quand on veut creuser un peu plus. "Total Recall" n'échappe pas à la règle et le cinéaste nous livre une nouvelle fois une œuvre forte dans son thème avec la manipulation du cerveau et un regard sur la société tout en nous proposant un grand divertissement ce qui fait qu'à mes yeux le film ne souffre d'aucun temps morts si on enlève le premier quart d'heure où une nouvelle fois j'ai eu un peu de mal à rentrer dans le film sans que j'arrive à expliquer pourquoi.
Sa caméra est toujours bien placé je trouve ce qui fait qu'on à le droit à des plans assez bien foutu le tout avec comme toujours chez lui un brin de violence avec des effusions de sang que je trouve percutante sans pour autant virer dans le gore. Certaines scènes sont vraiment bien pensé je trouve comme la scène finale avec l'hologramme ou encore celle avec la radio du corps que j'ai bien aimé.
Maintenant, le film à quand même pris un sérieux coup de vieux. Cela se ressens surtout au niveau des effets visuels avec une vision de Mars un peu vieillote quand même où la photographie et la lumière n'est pas toujours très belle. Cela se voit aussi dans certains trucages comme la machine de Recall qui semble être en carton vers la fin ou bien les fameux maquillages avec les mythiques "trois seins" ainsi que lorsque certaines têtes sont sensés exploser et où la texture latex m'a quand même pousser à sourire sur le moment. Je serais d'ailleurs curieux d'avoir l'avis de ceux qui ont pu découvrir ce film en salles à sa sortie pour savoir si déjà à l'époque ce genre d'effets faisaient sourire ou non car par moment ça me paraissait quand même ridicule même si cela ne me choquait pas car je voyais ce film avant tout comme un bon divertissement.
Malgré leurs coups de vieux, j'ai quand même bien aimé l'exploitation de certains décors. On nous montre plusieurs prises de vues ce qui nous offre une certaine diversité sans pour autant que l'on soit lasser. De même, l'ensemble reste quand même assez rythmé ce qui fait que lorsqu'on se prend au jeu on n'a pas le temps de s'ennuyer. Quant à la musique, la bande originale composée par Jerry Goldsmith est plutôt efficace elle aussi même si elle à pris un coup de vieux également en restant ancré dans son époque. Il n'y à que le thème lors du générique de début qui m'a un peu lassé vers sa fin mais sinon j'ai trouvé que la musique correspondait bien à ce film.
Pour résumé, "Total Recall" à quand même pris un sacré coup de vieux surtout pour ses scènes sur Mars encore plus dans les souvenirs que j'en avais mais le long métrage de Paul Verhoeven reste tout de même un sacré divertissement qui reste efficace surtout lorsque l'on rentre dans le jeu. Je regrette vraiment pas de l'avoir redécouvert et je le reverrais par la suite avec grand plaisir. C'est pas mon film préféré avec Arnold Schwarzenegger mais moi qui suis friand de ce genre de spectacle je suis sorti de mon visionnage globalement satisfait en me souvenant surtout des points positifs sans que les points négatifs ne me dérange plus que cela. L'ensemble m'a suffisamment convaincu pour avoir l'envie de ne plus oublier ce film de sitôt maintenant que ma cinéphilie est vraiment installé :-) .
Ce que j'ai aimé :

• Le scénario mélangeant action avec un brin de réflexion
• Arnold Schwarzenegger parfait dans ce registre
• Sharon Stone qui m'a convaincu
• La mise en scène de Paul Verhoeven qui est toujours intéressante
• Hors de leurs contextes peut être pas mais certaines répliques m'ont bien fait rire
• L'utilisation des différents décors
• Le doute qu'on arrive à installer parfois jusque dans sa scène finale
• "La dernière chance", une boîte mythique
• Un univers qui m'a plu

Ce que j'ai moins aimé :

• Le film à pris un coup de vieux avec certains effets visuels qui font plus sourire qu'autre chose
• Il m'a fallu un bon quart d'heure pour rentrer dans le film