Personnage méconnu de l’univers de la chauve-souris, Batwoman mérite pourtant le détour alors n’hésitez pas à vous lancer dans ses aventures avec le premier tome Élégie qui vient de ressortir chez Urban Comics !
Après des aventures plutôt mystiques, l’arc Élégie écrit par Greg Rucka et mis en image par J.H. Williams III nous embarque directement dans la vie de son héroïne. De sa relation avec son père militaire après les meurtres de sa mère et sa sœur, sa vie amoureuse tumultueuse et aussi sa lutte contre le crime à Gotham assez éloignée de la supervision de Batman, on se prend vite d’affection pour Kate et son alter-égo. Ici, elle va devoir lutter contre une certaine Haute Dame qui a de sombres plans pour la ville et qui semble tout droit issue de l’univers de Lewis Caroll.
Cette impression de conte est d’ailleurs renforcée par le graphisme de J.H. Williams III qui donne vraiment une composition très « Art Nouveau» à ses planches, s’accordant une colorisation de type « peinture» qui lui sied à merveille pour raconter les aventures de Batwoman. Ce style est surprenant mais plutôt bien vu, d’autant plus qu’il n’entache jamais la lisibilité de l’action. En ce sens, il continue de donner une dimension mystique et fantasmatique à l’héroïne qui renforce sa personnalité. A contrario, dès que l’on bascule dans la vie de Kate Kane, le dessinateur change complètement de registre, plus brut et parfois classique mais avec toujours quelques fulgurances dans les compositions qui sont à saluer et font d’Élégie un véritable plaisir des yeux.
Composé de 2 parties distinctes, Élégie racontant la lutte de Batwoman contre sa blanche némésis et Go reprenant les origines du combat de Kate pour devenir l’héroïne, cette aventure de Batwoman mettant en avant un personnage complexe et sincère sortant du carcan habituel du super héros est une véritable perle. Rythmé comme il se doit avec des enjeux importants et un personnage loin d’être parfait mais tout de suite très attachant, Batwoman Elégie est bien la preuve que Rucka aime mettre en scène des héroïnes fortes et fascinantes (souvenons-nous de son Elektra pour Marvel), prises entre leur devoir et leur vie privée. Après cette formidable introduction, on a forcément envie de suivre ce qui va arriver à cette femme-chauve-souris avec la renaissance de DC.
A noter qu’Urban Comics a aussi inclus dans ce volume l’arc Cutter, toujours écrit par Rucka et cette fois dessiné par Jock. Le graphisme change donc pour un style beaucoup plus brut, tranchant, à l’image de l’ennemi que Batwoman devra affronter. Mais surtout, le récit fait un parallèle très intéressant entre la manière dont Batman menait une enquête et les nouvelles méthodes utilisée aujourd’hui par Batwoman pour y mettre fin. Il a donc le mérite de montrer que l’héroïne a toute sa place à Gotham, indépendamment du Chevalier Noir, développant ainsi encore plus sa personnalité. Et Urban étant généreux, nous aurons également droit à quelques couvertures, extraits du scénario et ébauches des personnages en bonus.