Après la sublime Élégie, la série régulière Batwoman peut enfin débuter avec le premier tome : Hydrologie. Kate Kane va-t-elle pouvoir lutter contre une mystérieuse ennemie qui fera remonter son passé et ses peurs à la surface ?
Après avoir réintroduit le personnage de Batwoman avec Greg Rucka, DC Comics profite de la relance de ses titres pour redonner des aventures régulières à l’héroïne. Si le scénariste qui s’était tant entiché au personnage n’est plus de la partie, le dessinateur JH Williams III reste lui au crayon en s’occupant en plus de l’écriture, aidé en cela par W. Haden Blackman. Ils apportent ainsi une cohérence à la fois scénaristique et graphique avec Elégie.
Nous retrouvons donc Kate Kane et sa cousine sur une nouvelle affaire d’enlèvement d’enfants. Une enquête qui va mettre à mal le duo, Kate ne voulant pas que sa cousine courre le moindre risque en s’impliquant dans la lutte contre le crime à Gotham. Pendant ce temps, elle va aussi devoir réfléchir à deux propositions qui lui sont faites. D’un côté Batman aimerai bien l’engager dans sa société de super-héros aux couleurs de la chauve-souris tandis qu’une autre mystérieuse organisation aimerait bien s’attribuer ses services. Mais en plus de ces choix difficiles, elle va aussi devoir avancer dans sa romance avec l’officier Maggie Sawyer … comme quoi la vie privée d’une super-héroïne n’est pas simple à gérer.
Contre coup des révélations d’Elégie, Kate Kane ne peut plus voir son père en face et l’image de sa soeur jumelle la hante. L’esprit de la série a donc changé. Finie la relation entre le père militaire et sa fille. A la place, la série devient presque exclusivement féminine et ce n’est pas un mal. Entre cette nouvelle mystérieuse ennemie qui va malmener Batwoman en lui montrant ses peurs et son passé et ses disputes avec sa cousine, la vie est difficile. Il y a ici une véritable continuité avec ce que l’on a appris avant et une logique dans l’installation du personnage qui doit trouver sa place dans l’univers de Gotham et de la « bat-family» .
Cette place, Batwoman l’a déjà à travers son style et son ton bien particulier. Avec un esprit toujours aussi fantasmatique (et même encore plus avec cette ennemie « aquatique» ) et des dessins dont la composition et l’alternance de styles est toujours aussi étonnante, JH Williams III donne une vraie personnalité à la série qui se démarque bien du reste.
On pourra par contre déplorer l’absence de Rucka au scénario. En effet, celui-ci arrivait à nous faire tout de suite aimer le personnage, à nous attacher à Batwoman et à alimenter son intrigue sur la longueur. Ici on ne sent plus le même attachement et l’intrigue passe finalement assez vite malgré tout l’intérêt qu’elle développe. Car finalement cet arc ne sert que d’introduction à ce que les auteurs vont faire du personnage, à installer la rousse héroïne dans son univers et semer les graines pour des intrigues à venir (la fameuse organisation pour laquelle elle va accepter de travailler en particulier) qui risquent bien de l’éloigner encore plus près de ses origines tout en l’éloignant de son cousin chauve-souris.
Après avoir commencé la série aussi fort avec Elégie, Batwoman continue dans la même veine et se révèle sûrement être la super-héroïne de comics la plus intéressante et complexe du moment. A suivre.