Robot and Frank, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Premier film de Jake Schreier, Robot and Frank est à découvrir pour le moment sympathique qu’il procure avec une sincérité désarmante dans son propos servi par un Frank Langella comme toujours impeccable.

Un ancien cambrioleur à la retraite et un peu délaissé par ses enfants passe le temps à jouer les kleptomanes dans sa bourgade et rêve de retrouver l’adrénaline du temps de ses magouilles. Mais ses enfants finissant par s’inquiéter pour lui, lui achètent un robot pour l’aider au quotidien à surmonter ses petits problèmes de vieillesse et de mémoire. Au début plutôt désorienté par ce nouvel arrivant, il va finalement s’en faire un ami avec qui il va pouvoir comploter pour défendre le commerce de la libraire dont il semble tomber sous le charme.

Pour son premier film, le réalisateur Jake Schreier signe une comédie dramatique sincère que l’on sent en partie autobiographique dans son discours sur la vieillesse. De part le traitement du personnage de Frank Langella et ses relations avec ses enfants, cela sent bien le vécu. Mais plutôt que de se focaliser sur cet élément plutôt déprimant, il y ajoute cette histoire de cambriolage et de robot qui apporte une touche de fantaisie bienvenue pour explorer davantage son sujet tout en divertissant.

Bien entendu, le film repose en grande partie sur les épaules de Frank Langella qui se montre encore une fois en très grande forme. Espiègle, tendre, mais aussi jouant avec les problèmes de son âge, l’acteur se confond avec le personnage pour ne faire plus qu’un. Mais son talent est aussi de donner vie à l’objet presque inanimé qu’est le robot. Car s’est en interagissant avec lui qu’il lui donne vie et caractère tout en nous faisant ressentir un certain attachement envers lui. A ses côtés, James Marsden et Liv Tyler qui incarnent ses enfants semblent même parfois moins humains que le robot, plus détachés tout en ne voulant que le bien de leur père.

Alors que beaucoup de jeunes réalisateurs auraient cherché à épater la galerie pour leur premier film, Jake Schreier reste lui dans l’humanité et l’authenticité. Il impose son univers d’anticipation par petites touches discrètes et toujours crédibles tout en adoptant une mise en scène sobre, avant tout au service de son personnage principal et de son désir de ne pas vieillir, de retrouver des sensations qu’il a perdu, le bien de ses enfants et la conquête de la femme qu’il aime. On pourrait peut-être lui reprocher justement un manque d’ambition mais dans ce cas, il serait certainement passé à côté de son sujet qu’il explore ici avec avec une vraie tendresse pour son personnage et sa quête.

Écrit avec soin, Robot and Frank est donc un petit feel good movie profondément attachant et il n’en faut des fois pas plus aimer un film. Pour son écriture plutôt maline, le réalisateur Jake Schreier serait peut-être même à suivre sur la scène indé US.