Jamais 3 sans 4 … quand une trilogie a bien fonctionné, les producteurs adorent en remettre une couche et c’est Jason Bourne qui ne pourra pas être tranquille puisque nous découvrons qu’il a un héritage. Ce nouveau volet spin-off de la saga n’apporte peut-être pas grand chose de neuf mais reste tout de même assez efficace.
La bonne idée est donc de rester lié au personnage de Jason Bourne pour montrer qu’il y a d’autres programmes secrets destinés à préparer des super-espions et donc d’imposer un nouveau héros. Cette fois, nous suivrons donc Aaron Cross. Et si il n’a pas perdu la mémoire, il s’engage dans une course pour ne pas être tué par sa hiérarchie et conserver ses capacités hors du commun.
En reprenant le scénariste de la trilogie pour le mettre derrière la caméra, les producteurs ont eu une idée à double tranchant. Le bon côté, c’est que l’esprit est toujours là, mêlant complot, crise identitaire et inévitable poursuite tout en reprenant le style de Greengrass de manière plus soft. Le mauvais côté est que du coup, tout cela sent tout de même un peu le réchauffé pour un spin-off qui ne va pas bouleverser les règles. On pourra même reprocher une première partie intéressante mais assez confuse dans sa manière de raccrocher cette histoire au 3 volet. Ici les programmes secrets du gouvernement se multiplient, leurs buts aussi et les différents types d’agents commencent à se confondre pendant que l’on oublie le côté « européen» qui faisait vraiment tout le charme de la trilogie Bourne.
Heureusement, on oublie peu à peu ce background dans la seconde partie du film pour se concentrer sur la fuite de Cross. Une poursuite qui devient même presque « trop facile» à suivre en comparaison de ce qui a précédé puisque l’espion sur-entrainé est simplement à la recherche des médicaments qui pourront le sauver en compagnie d’une doctoresse qui ne manque pas de charme (forcément quand il s’agit de Rachel Weisz). A partir de là, nous avons droit à une simple course-poursuite plutôt efficace, rythmée et lisible (cela sans doute grâce à la seconde équipe qui est la même qui a filmé l’action des précédents volets) menée par un Jeremy Renner complètement impliqué dans l’action (à défaut d’avoir un personnage vraiment intéressant).
En fait, en dehors du fait d’être une grosse course-poursuite bien menée en terrain connu et pendant laquelle on ne s’ennuie pas, ce Jason Bourne l’Héritage n’a malheureusement pas grand chose à raconter et on sent vraiment que l’on tire sur la corde d’une franchise qui n’a plus rien à dire et qui tente de noyer sous les machinations la pauvreté de son discours et de ses nouveaux personnages. Ce n’est pas forcément une déception car on s’attendait bien à ce que ce spin-off n’arrive pas à la hauteur de la trilogie originale. Pour la rentrée, on se contentera alors de dire « bien mais peut mieux faire» .