Do Not Disturb

Par Nivrae @nivrae

Do not Disturb est le troisième film d’Yvan Attal, il sortira dans les salles le 3 octobre.

C’est un remake de Humpday (de Lynn Shelton, 2009). Mais comme l’a bien dit Yvan Attal « On joue et rejoue bien des pièces au théâtre alors pourquoi pas au cinéma ? », en effet Yvan, surtout lorsqu’on passe un bon moment !

Synopsis : Un soir, Jeff débarque sans prévenir chez Ben. Pour célébrer ces retrouvailles et distraire son vieux copain de sa vie rangée, Jeff l’entraîne dans une fête. Sur place, une discussion évoque un festival de porno amateur et l’idée prend vite l’allure d’un pari : Jeff et Ben coucheront ensemble sous l’œil d’une caméra. Ce n’est ni gay, ni porno, ce sera de l’Art ! Le lendemain, impossible de se dégonfler. Rien ne les arrêtera, sauf peut-être la femme de Ben, l’hétérosexualité ou certaines questions mécaniques…

Casting : Yvan Attal, François Cluzet, Laetitia Casta, Charlotte Gainsbourg, Asia Argento, Joeystarr

Film vu en avant-première à l’UGC de Lille avec la présence d’Yvan Attal.
Il faut savoir en premier lieu, que je n’avais aucun a priori ni sur le film dont je n’avais pas entendu parler, ni sur le réalisateur dont je n’ai pas vu les films précédents. Ce fut donc une découverte complète.

Do not disturb est une comédie qui surprend agréablement. Tout d’abord parce que les scènes sont bien filmées, les prises de vue offrent de belles images et de belles scènes (point bonus spécial pour la scène complètement barrée avec Joeystarr !). Ensuite parce que les thèmes abordés le sont de manière subtile.

On pourrait croire qu’évoquer le porno entre deux hétéro donnerait des propos vulgaires, que les thèmes du couple, du duo d’amis seraient du vu et revu mais ce n’est pas le cas. Pourtant Yvan Attal n’a pas hésité à donner dans le cliché : Cluzet joue une sorte d’aventurier baroudeur grand amateur d’art faisant des soirées avec ses amis quarantenaires artistes-bohème, Attal-Casta incarnent le couple bobo-chic rangé et sérieux. Mais cela est cohérent avec l’histoire et jamais lourd.

Le fil rouge du film est ce questionnement : Ben et Jeff (Attal et Cluzet) oseront-ils faire un porno ensemble au nom de l’Art ? En découle d’autres questions implicites qui sont plus aptes à nous toucher. Tout d’abord la question de la virilité des hommes, Attal met en lumière ce besoin qu’ont les deux amis à prouver à l’autre qu’ils iront jusqu’au bout de cette aventure, qu’ils n’ont pas peur de ça, finalement plus par défi que par véritable goût artistique. Le masque de l’ouverture et la tolérance de Jeff tombe alors, le film se moque en douceur de cet esprit pseudo-hippy qui finalement reste attaché aux conventions. Enfin, thème brûlant, doit-on se poser la question de son orientation sexuelle ? Et en entendant Jeff (Cluzet) ‘Franchement, ça se voit bien sur ma tête que je suis hétéro’, on comprend bien que si l’homosexualité est acceptée en général (et encore, ici le personnage est ouvert), elle l’est de loin, chez les autres et que c’est ça qu’il ne faut pas déranger.

Do not disturb est simple, drôle, à l’image des personnages, des dialogues et des scènes sans fioriture. Il offre un bon moment, un rire sincère. Tout cela est porté par de bons acteurs, avec légèreté. Les dialogues sont parfois crus, jamais vulgaires, toujours drôles. Et tant pis si le public masculin hétéro se crispe, à l’image des deux personnages, à mesure que le film avance.

Note de Waterlily : 7/10