Walking Dead – tome 16 – Un Vaste Monde

Par Fredp @FredMyscreens

On approche du 100e numéro de Walking Dead avec ce 16e tome des aventures de Rick. Et comme régulièrement, Robert Kirkman et Charlie Adlard vont réorienter la série sous un nouvel angle pour nous donner une autre perspective sur ce qu’ils sont devenus dans un vaste monde.

Malgré les envahisseurs, les hordes de morts-vivants et les rébellions dans la communauté dont Rick à pris les rênes depuis un moment, le calme est revenu. Entre les explorations pour trouver de la nourriture à l’approche de l’hiver et les soin à apporter à son fils, l’ex-shérif dirige son village à l’abri du monde extérieur et tout le monde semble bien s’y faire. Pourtant la vie n’est pas facile et le groupe manque de compétences pour devenir pleinement autonome et Rick le sait bien. Heureusement, un nouveau personnage va rencontrer nos héros de manière plutôt musclée pour leur proposer un marché qui va les faire douter sur la place qu’ils peuvent tenir dans ce nouveau monde.

C’est toujours au moment où les choses commencent à stagner que Kirkman va mettre un coup de pied dans la fourmilière. Après 90 numéros, on a bien compris la recette, dès que nos personnages commence à faire du sur place et retrouve un semblant de calme qui pourrait leur permettre de vivre tranquillement, il introduit un nouveau personnage qui va bousculer la donne. Le principe pourrait bien être redondant si l’auteur n’était pas aussi doué pour faire passer la pilule à chaque fois. Parce qu’ici encore on sent le coup venir et la rencontrer avec une nouvelle communauté pourrait mal tourner et un nouveau personnage providentiel (il ne s’appelle pas Jesus pour rien) qui arrive étrangement au moment où le groupe risque d’avoir besoin de ce marché pour passer l’hiver, c’est louche.

Mais depuis que Rick a pris le commandement d’Alexandria, ses responsabilités se sont accrues, et sa méfiance également. Il va alors traiter son hôte avec le plus de précautions possible pour ne pas mettre la communauté en danger et encore moins son fils. Plus on avance dans l’histoire, plus on s’aperçoit en fait que le comportement de Rick devient extrême dès lors qu’il a à faire à des étrangers. On ferait même par moment penser au Gouverneur et il ne serait pas étonnant que Kirkman l’embarque petit à petit sur cette voie pour montrer à quel point le pouvoir, les responsabilités mais aussi la perte de la famille peuvent changer un homme, même lorsque celui-ci est bon.

Heureusement, Rick est bien entouré et les personnages secondaires plus optimistes que lui. En ce sens, Glenn et Carl lui permettent tout de même de garder une certaine humanité et confiance dans l’autre. Mais même si le marché sera conclu, le doute va subsister sur les véritables intentions de ce nouveau groupe que l’on va devoir apprendre à connaitre. Mais bizarrement, ce ne sera pas pour Rick que l’on s’inquiètera mais bien pour ces nouveaux venus qui risquent d’être bien surpris si ils trahissent la confiance que notre héros voudra bien leur accorder. Et c’est en renversant ce danger que Kirkman arrive à renouveler son intrigue de manière efficace, en ne faisant du groupe de Rick des prédateurs capable de tout pour survivre et non plus des proies ou des victimes, tout en gardant tout de même leur humanité car nous sommes tout de même, depuis tout ce temps, profondément attachés à eux.

Dans ce nouveau tome, Kirkman installe donc de nouveau pions sur l’échiquier avant d’arriver au tournant que devrait être le 100e numéro à venir. Si les héros ne bougent pas, ils évoluent encore au contact des autres et les réactions à venir devraient être particulièrement intéressantes. Rick va-t-il verser encore plus dans l’extrémisme ? Ou va-t-il se radoucir si le danger s’écarte ? Comme on le sait bien, tout peut arriver il même si l’illusion du calme persiste, ce n’est sans doute que pour masquer un massacre à venir.