Exam, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Après trois ans dans les tiroirs, le petit huis-clos Exam sort enfin sur les écrans français et sans être exceptionnel, il s’avère plutôt efficace pour un premier film.

Le parcours d’un film pour arriver dans les salles françaises est parfois bien difficile ! Il aura ainsi fallu 3 ans au premier de Stuart Hazeldine (scénariste, fidèle collaborateur d’Alex Proyas) pour débarquer après être sorti dans les salles britanniques et avoir été présenté dans plusieurs festivals. Il a même été plusieurs fois nommé, généralement dans des catégories « espoir»  ou « premier film» . A priori donc, rien de honteux pour freiner sa sortie en salles, d’autant plus que la bande-annonce qui circulait déjà en 2009 était plutôt intrigante.

Nous nous retrouvons alors directement dans une froide salle d’examen que l’on ne quittera plus jusqu’à la fin du film. 8 candidats sont là pour  rejoindre une mystérieuse et très puissante entreprise. Ils ont 80 minutes pour répondre à une simple question en respectant 3 règles pour ne pas être disqualifié : ne pas parler au surveillant, ne pas gaspiller leur feuille et ne pas sortir de la salle. Le problème, c’est qu’apparemment, aucune question n’est inscrite sur le feuille. Comme donc y apporter une réponse ? Doivent-ils alors collaborer pour la trouver ? Et si l’un d’entre eux était au service de l’entreprise ? Entre méfiance et entraide, il vont devoir choisir leur méthode pour passer le test.

Le risque de ce genre de huis-clos est de verser facilement dans la violence et les invraisemblances pour arriver à une conclusion tirée par les cheveux avec des personnages stéréotypés. Et Exam ne va pas échapper à ces règles. Sauf qu’au lieu de les subir, il va jouer avec assez subtilement pour que ça passe. Ainsi il fera de ses personnages clichés une force puisqu’il ira même jusqu’à leur donner le nom de ce qui les qualifie (black, blonde, sourd, …), instillant ainsi directement une ambiance assez impersonnelle et froide que vient évidemment renforcer le design en acier  de cette salle d’examen qui renferme quelques surprises (non mortelles, même si l’ambiance peut parfois se rapprocher de Cube, sans son sadisme).

Usant au début de la simple triche avant de menacer les autres candidats, le réalisateur arrive petit à petit à faire grimper la tension mais surtout à poser quelques questions sur l’objet de ce test, sur la méthode de recrutement et cherche même, maladroitement, à sous-entendre un contexte particulièrement intéressant en dehors de cette salle. Évidemment, on ne peut s’empêcher de s’étonner qu’en 80 minutes, des êtres humains en arrivent à de tels extrêmes pour un simple job, aussi bien payé soit-il, mais il est clair qu’après ce film, on y pensera certainement en se retrouvant dans ce genre de situation.

Ainsi, sans être exceptionnel et sans toutefois verser dans le trash inutile qui n’aurait pas vraiment convenu au sujet ou au twist fumeux (quoi que …), Exam arrive à maintenir l’attention sans faiblir pendant ses 80 minutes de test et se révèle alors plutôt une bonne surprise.