Ted, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Préparez-vous, Ted, l’ours en peluche  qui ose dire « fuck» , débarque et c’est simplement la comédie de l’année !

On connait Seth MacFarlane avec Les Griffin et American Dad, les deux séries animées qui renvoyaient les Simpsons au statut de gentille famille américaine droite dans ses bottes. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’avec son premier film pour le cinéma, il reste dans la même optique, pervertissant ainsi l’image de l’ours en peluche mignon tout plein pour en faire le pote de beuverie des trentenaires mais sans oublier d’apporter son lot d’émotion. Le film navigue ainsi entre plusieurs genres, du conte initiatique à la comédie romantique en passant par le buddy movie, avec un aisance ahurissante et surtout sans temps mort.

Le film s’ouvre ainsi comme un conte sur le vœu d’un gamin pour avoir un ami. C’est alors que son ours en peluche Ted prend vie. Et très vite celui-ci devient une célébrité avant de devenir has been et de couler des jours heureux chez John qui a maintenant la trentaine. Mais quand John veut aller plus loin dans sa relation avec Lori, celui-ci lui pose un ultimatum : c’est elle ou Ted. La séparation sera alors difficile à surmonter pour tous les trois.

Surfant complètement sur l’adulescence, Seth MacFarlane fait de Ted un personnage auquel on s’attache tout de suite, évoquant les souvenirs d’enfance et le transformant en meilleur pote, celui qui est toujours là et qui a du mal à grandir, resté au stade de la drague et de l’alcool. Il y a alors un vrai plaisir régressif à retomber dans cette période quand tout le monde en prend pour son grade et que les références piquantes pleuvent. La relation qui unit Ted et John est ainsi aussi touchante que drôle, comme tout buddy movie où les héros partagent tout. Attendrissant et complètement délirant dans son évocation des souvenirs d’enfance (Flash Gordon), Ted est aussi méchant dans la vision du quotidien par le nounours mais si c’est parfois grossier, le film n’est pas pour autant vulgaire. La frontière entre les deux est mince et fait ici pourtant toute la différence pour reste drôle en permanence.

Cet aspect trash est aussi compensé par l’histoire touchante de John et Lori, assez naturelle et posant bien a problématique de l’adulte devant renoncer à une part de son enfance pour avancer dans un monde d’adulte. Une question à laquelle tout film classique et moralisateur aurait alors apporté une réponse en brocardant cette part d’enfance comme de l’immaturité à bannir. Ici, le film ne fera pas cette morale et montre clairement que les deux peuvent cohabiter en bonne harmonie et qu’il suffit d’accepter cette part de soi. L’adulescence n’est alors plus une tare mais peut-être bien une force.

On pourra bien trouver quelques longueurs au film mais il n’empêche que ses nombreuses pointes d’humour tapent toujours juste, en particulier grâce au talent méconnu de Mark Wahlberg pour la comédie et surtout à Seth MacFarlane qui incarne Ted de telle manière qu’il le rend tout de suite palpable et méchamment adorable, volant sans problèmes la vedette à son entourage.

Ted navigue ainsi à aisément entre les différentes émotions, des éclats de rires d’une soirée arrosée à la colère de deux potes en passant par la touchante histoire d’amour. Saupoudrez tout ça d’irrévérence, de références geeks et pop mais aussi de quelques guests qui n’hésitent pas à se moquer d’elles-mêmes et vous obtenez certainement la meilleure comédie de l’année qui donne envie à tous les trentenaires d’acheter un ours en peluche.