Condor Entertainement nous gratifie encore d’un film exceptionnel directement en vidéo le 18 octobre. Avec Prince Killian, préparez-vous à vivre une aventure comme on n’en vit rarement dans un film, une aventure d’une platitude incroyable.
Réalisateur reconnu de l’autre côté des Pyrénées (il tout de même été nommé au Goyas), on pouvait s’attendre à un film d’aventure relativement intéressant qui aurait pu arriver à s’éloigner de l’image niaise de ce type de BD populaire et y apporter un semblant de modernité. Hélas il n’en sera rien et, si l’esprit BD kitsch est bien là, il rend tout de même l’aventure passablement sans intérêt.
Pour l’histoire, rien que du classique. Au cours de la Quatrième Croisade, le chevalier Killian est venu secourir un prisonnier qui lui remet un trésor qui se révèle n’être rien d’autre que le Saint Graal dont il n’a, semble-t-il jamais entendu parler (rien que ça). Épaulé par sa troupe de fidèles guerriers un peu bas de plafond et Sigrid, une princesse Viking (ne demandez pas ce qu’elle vient faire là à part remplir le quota de blonde pour la production), il se voit alors chargé de le ramener en sûreté jusqu’au Royaume d’Espagne. Mais leur voyage sera semé d’embuches, puisque le Graal attire les convoitises d’un sombre chevalier et d’une sorcière qui voudraient bien l’utiliser à de sombres fins.
Entre le récit de croisade et celui d’heroic fantasy, Prince Killian souffre clairement d’un gros manque de budget qui fait passer son histoire pour un vulgaire épisode d’Hercule ou Xena et ce n’est pas le jeu sans grande conviction des acteurs sans personnalité qui va y ajouter de l’intérêt. Mais en plus, malgré son expérience, le réalisateur se montre complètement à côté de la plaque, n’arrivant jamais à créer une ambiance prenante et surtout en survolant les scènes d’action qui se révèlent d’un non-rythme à endormir un hyperactif et découpées de telle sorte que l’on ne verra jamais vraiment où les coups sont portés (ni une seule tache de sang d’ailleurs). Quand aux rebondissements, ils sont d’une idiotie surannée que l’on ne pensait plus possible à écrire (à l’image de la manipulation de Sigrid).
Alors dans le genre des DTV fournis par l’éditeur, il y a eu bien pire et plus honteux, mais ce Prince Killian ne va tout de même pas rameuter les foules et surtout ne sortira jamais du lot. Et comme d’habitude chez Condor, aucun bonus à prévoir, même pas sur la BD d’origine … c’est dire l’intérêt éditorial porté au film …