La Nouvelle-Angleterre serait-elle la région idéale pour redonner un coup de fouet à votre vie sentimentale?
Steve Carell doit le penser. Il avait expérimenté un Coup de foudre à Rhode Island il y a cinq ans. Et on le retrouve aujourd’hui dans le Maine, dans le rôle d’un psychothérapeute de choc pour couples en crise. Il accueille, le temps d’une semaine, des hommes et des femmes venus faire le point sur leur épanouissement amoureux et sexuel, et leur donne des exercices destinés à stimuler leur libido et à retrouver leur complicité conjugale.
Son aide,Kay (Meryl Streep) et Arnold (Tommy Lee Jones) en ont bien besoin. Ils sont mariés depuis 31 ans et sont entrés imperceptiblement dans une routine tue-l’amour. Chaque jour, elle lui prépare son petit déjeuner – toujours le même. Il avale ses oeufs au bacon, son café en lisant le journal, sans lui parler, sans même lui adresser le moindre regard. Il l’embrasse mécaniquement et part travailler. Elle en fait de même. Le soir, même chose, ils partagent le dîner sans se parler. Puis Monsieur s’endort dans son fauteuil devant la chaîne du golf, avant d’aller regagner sa chambre. Puisqu’ils font chambre à part, Madame regagne aussi ses pénates et se morfond en attendant vainement un petit signe d’affection de son conjoint.
Un jour, Kay décide que trop, c’est trop. Il faut absolument faire quelque chose pour sauver leur mariage. Alors, elle casse sa tirelire et s’offre cette thérapie de couple sous la houlette du Docteur Feld (Steve Carell). Et elle force bien évidemment Arnold à l’accompagner.
Evidemment, Monsieur ronchonne. Il trouve aberrant de dépenser toutes leurs économies pour aller déballer leur vie sexuelle devant un parfait inconnu. Et il ne comprend pas ce que sa femme attend de lui. Ou du moins, il préfère jouer à celui qui ne comprend pas.
Le chemin est encore long avant de retrouver une certaine harmonie conjugale…
… mais l’avantage, c’est qu’il est amusant et même touchant, par moments.
Tous les espoirs sont permis est en effet une comédie hollywoodienne assez basique, mais pourvue d’un certain charme, qui tient essentiellement à son duo d’acteurs principaux. Meryl Streep et Tommy Lee Jones cabotinent tous les deux, mais ils cabotinent intelligemment, aucun n’essayant de voler la vedette à l’autre et chacun jouant efficacement sa partition.
Ils se laissent également suffisamment de marge de manoeuvre pour faire évoluer leur personnage. Au fil des minutes, grâce au talent des deux acteurs, les personnages deviennent plus nuancés et échappent (un peu) aux stéréotypes du vieux macho grincheux et de la desperate housewife en manque d’affection.
La comédie sucrée est alors relevée d’une bonne pointe d’amertume qui en fait toute la saveur. On se met même à rêver d’un dénouement cruel qui dresse le constat, implacable, des ravages du temps sur la beauté physique et de l’usure des sentiments soumis à la banalité du quotidien. Oh, pas longtemps. Juste le temps de quelques jolies scènes, avant que le formatage hollywoodien ne reprenne le dessus et exige son happy end en bonne et due forme, hélas.
Les cinéastes mainstream américains retrouveront-ils un jour un peu plus de liberté narrative? Pas sûr, mais tous les espoirs restent permis…
Malgré ce côté calibré assez agaçant, que n’aide pas vraiment la mise en scène très plate de David Frankel, le film se laisse néanmoins voir avec un certain plaisir, grâce aux joutes oratoires des acteurs, aux dialogues parfois tranchants et au charme du décor, petit village côtier typique de la Nouvelle-Angleterre où, donc, on peut facilement tomber amoureux et raviver la flamme vacillante d’une passion moribonde…
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Hope springs
Réalisateur : David Frankel
Avec : Meryl Streep, Tommy Lee Jones, Steve Carell, Elisabeth Shue, Mimi Rogers, Marin Ireland
Origine : Etats-Unis
Genre : comédie romantique pour seniors
Durée : 1h40
Date de sortie France : 10/10/2012
Note pour ce film : ●●●●