Moins de 6 mois après la nouvelle déception Dark Shadows, Tim Bruton revient et recycle son Frankenweenie pour retrouver ses origines.
Avec son histoire se déroulant dans une banlieue bien sous tout rapport, avec un héros légèrement mélancolique, Burton retrouve l’univers qui avait fait son succès dans Edward aux Mains d’Argent et c’est clairement cet esprit qui nous manquait depuis tout ce temps. Cette remontée aux origines avec les designs si propres à l’auteur nous ramène donc au meilleur de ce qu’il faisait. Mais cette nostalgie est aussi parfois pesante car nous avons l’impression qu’en allant chercher le court-métrage de sa jeunesse, il n’a finalement plus grand chose à dire (et du coup, nous non plus) et ne va faire encore que se recycler. Ainsi l’auteur tourne en rond, s’autocite pendant toute la durée du film (le moulin de Sleepy Hollow, …) sans jamais se renouveler.
Toutefois, le film reste tout de même un agréable moment. L’histoire est très plaisante et bien rythmée avec des personnages secondaires plutôt sympathiques et avec évidemment une foule de clins d’oeil et d’hommages aux films d’horreur et aux monstres d’Universal qui ont bercé l’enfance de Burton. On se réjouira même d’assister dans la dernière partie à une foire aux monstre où le réalisateur se montre assez généreux. Mais malgré toute l’honnêteté et la sincérité du cinéaste persiste l’impression que le réalisateur a épuisé son stock d’idées et ne fait que donner vie à son musée personnel dans film.
Si Frankenweenie est tout de même très sympathique et nous fait revivre quelques souvenirs, il reste tout de même très léger, à la fois dans sa réalisation et dans son discours sur la tolérance et l’approche de la mort par les enfants. Et c’est à cet instant que l’on s’aperçoit que les réalisateurs influencés par Burton finissent par dépasser leur maître et à faire de son univers quelque chose de plus prégnant. Car avec Frankenweenie, la comparaison avec Paranoman sorti il y a quelques semaines est inévitable (à la fois pour la technique et le thème mais aussi pour son discours) et n’est clairement pas à l’avantage de Burton.