PIFFF 2012 (5e partie)

PIFFF 2012 (5e partie)

Dernière ligne droite pour le PIFFF 2012 ! Une édition riche en émotions plutôt contrastées. Place donc aux 3 derniers films vus et au palmarès !

PIFFF 2012 (5e partie)

Présenté en compétition, l’indonésien Modus Anomali a déjà bien fait parler de lui avec son tournage en 8 jours chrono. Pour le coup, on ne peut qu’être admiratif de la qualité de la production pour un tel délais puisque le film est techniquement impeccable, réussissant à poser tout de suite une ambiance de survival comme on l’aime, avec des images plutôt léchées et une mise en scène enfiévrée portée par un découpage clair et une action lisible.
Mais la technique ne fait pas tout et le film tourne rapidement à vide. Car dans sa première partie, il ne s’agit finalement que d’un survival banal où un père de famille essaie d’échapper à un tueur tout en tentant de retrouver ses enfants dans une forêt, avec des personnages mal cernés (les enfants sont particulièrement bêtes) et une action sans relief, il se révèle sans grand intérêt jusqu’à ce qu’arrive le twist. Et si on ne l’avait pas deviné, le réalisateur va mettre ensuite 30 minutes à nous expliquer ce que nous venons de comprendre en 30 secondes. Il insiste ainsi lourdement dessus en ayant beaucoup de mal à terminer son histoire et, au final, on a même plus l’impression qu’il se moque du spectateur en lui donnant toutes les clés. Dommage car techniquement, ça tenait bien la route.

PIFFF 2012 (5e partie)

Le dernier film de la compétition nous vient d’Espagne. Tout de suite l’excitation s’emballe devant la qualité du cinéma de genre hispanique, surtout quand sait que The Body (el Cuerpo en VO) est réalisé par le scénariste du très bon Les Yeux de Julia. Pour son passage derrière la caméra, il va donc nous raconter l’étrange histoire d’un corps qui a disparu de la morgue. A partir de là, un éventail de possibilité s’offre à nous mais le réalisateur préfère s’orienter directement vers le polar en insistant sur le duel qui oppose le flic en charge de l’enquête et le mari de la défunte soupçonné du meurtre.
Cependant l’affaire s’annonce plus compliquée que prévue et les pièces du puzzle se mettent en place jusqu’à une révélation finale qui pouvait se deviner en faisant bien attention mais qui se révèlent tout de même sacrément efficace. Pur film de scénariste, the Body se dote d’une réalisation plutôt classique mais d’une grande classe, toute au service de son histoire. Et si il manque d’aspérité pour convaincre pleinement, le jeu de piste est tout de même très plaisant.

PIFFF 2012 (5e partie)

Pour terminer le festival en beauté, le PIFFF a misé sur Silent Hill Révélation. On se souvient du premier volet réalisé par Christophe Gans qui arrivait à poser une ambiance plus qu’oppressante lorsque l’héroïne se retrouvait seule, perdue dans la ville fantôme. Malheureusement dès que la communauté s’en mêlait, il partait dans un n’importe quoi assez agaçant. Mais finalement ce final se révèle très intéressant quand on découvre la catastrophe qu’est ce nouveau Silent Hill commis par le réalisateur du déjà mauvais Solomon Kane.
Si le film bénéficie d’un production design dans la lignée du premier opus et qui est donc plutôt alléchant, rien ne suit derrière. Que ce soit au niveau du récit qui est d’une platitude incroyable (dont aucun élément instauré ne sert à quoi que ce soit), des personnages qui se révèlent de  véritables clichés ambulants (oui Kit Harington, on a tout de suite pigé que tu faisait partie de la secte), de la mise en scène qui ne parvient à aucun moment à instaurer un semblant de terreur dans cette ville d’horreur, des acteurs particulièrement mauvais (mais qu’est allé faire Sean Bean dans une telle galère), tout le film fait montre d’un désintérêt total pour l’univers qu’il montre et s’en est tout de même sacrément énervant.

PIFFF 2012 (5e partie)

Malgré des choix de films souvent douteux (here comes the devil, Silent Hill 2, …) et ce que l’on a u dire parfois avec mauvaise foi, cette seconde édition du PIFFF s’est tout de même révélée plutôt sympathique. On a pu noter un net progrès sur l’organisation avec des films qui commençaient généralement à l’heure, plus de réalisateurs présents et des séances rétro qui nous ont fait grandement plaisir. Il ne reste alors maintenant au festival qu’à se faire son nom pour attirer de meilleurs films de genre.

Et voici donc le palmarès de cette seconde édition. On est donc ravi pour le très bon Citadel mais plus étonné du choix assez consensuel du jury international :

  • Prix du jury international – long métrage : The Body de Oriol Paulo
  • Mention spéciale du jury : The Cleaner de Adrian Saba
  • Prix du jury international – court métrage : Exit de Daniel Zimbler
  • Grand prix du court métrage français : Nostalgic Z de Karl Bouteiller
  • Prix spécial du jury du court métrage français : Food Elle de Corentin Quiniou
  • Prix spécial Ciné + Frisson – long métrage : The Body de Oriol Paulo
  • Prix spécial Ciné + Frisson – court métrage : Nostalgic Z de Karl Bouteiller
  • Prix du public : Citadel de Ciaran Foy

Retrouvez le reste des films vus dans la programmation.