Critique Cinéma : Le voyage de Monsieur Crulic

Critique Cinéma : Le voyage de Monsieur Crulic

Le voyage de Monsieur Crulic réalisé par Anca Damian sortira en France le 12 décembre 2012.

Le film a reçu le Cristal du long métrage au Festival du Film d’Animation d’Annecy 2012.

Synopsis : Ce long métrage d’animation pour adultes raconte à la première personne la vraie histoire de Crulic, un Roumain de 33 ans, absurdement mort dans une prison polonaise à la suite d’une grève de la faim consécutive à une erreur judiciaire.

Durée : 1h12

Critique Cinéma : Le voyage de Monsieur Crulic

Crulic est mort, c’est comme cela que démarre le film, et c’est donc le défunt qui va raconter son histoire en voix off. Comment il est né, là où il a vécu, ses parents, ses aventures et l’affaire qui l’a mené dans la boîte d’où il nous parle.

Le film de Anca Damian est un petit bijou d’animation qui utilise à peu près toutes les techniques que l’on a pu voir dans le genre : encre, aquarelle, collages, pâte à modeler et modèles carton, intégration dans des prises de vue réelles, etc. D’un style très épuré, l’animation souligne qu’elle n’est là qu’au service du propos et de l’histoire, dans un film documentaire destiné aux adultes.

Critique Cinéma : Le voyage de Monsieur Crulic

Ce sont les variations de style qui vont apporter du rythme à l’action déroulée par la voix off quelque peu monotone. Cette voix pose problème au début du film, imprégnée d’un fort accent et parlant dans un français parfois quelque peu approximatif, elle est tout d’abord inconfortable. Soyons clairs, la question « ça ne va pas être comme ça pendant 73 minutes quand même ? » m’est venue à l’esprit. Et puis le ton doux et l’accent finissent par bercer, adoucissant le propos, lui permettant de ne pas s’en tenir à la simple charge contre un système absurde mais invite à se poser, à réfléchir. Le monologue empreint d’ironie déroulé par la voix off donne du recul tandis que l’animation donne du relief.

Le spectateur est pris dans une histoire qui avance lentement, au but inéluctable, portée par une superbe musique toujours à propos. Finalement c’est l’irruption de la voix de Sandrine Bonnaire qui nous paraîtra plus étrange que celle du narrateur.

Par sa lenteur, son aspect parfois contemplatif, le film paraît plus long qu’en réalité (73 minutes) mais paradoxalement il n’ennuie pas.

Note de Gorbak : 9/10 Une histoire forte portée par une animation qui se renouvelle sans cesse et une musique qui marque les esprits, à réserver aux adultes cependant.