Zero Dark Thirty

Critique Cinéma : Zero Dark Thirty

Zero Dark Thirty est le nouveau film de Kathryn Bigelow (Démineurs) qui sortira au cinéma le 23 janvier 2013.

Synopsis Le récit de la traque d’Oussama Ben Laden parla CIA et les forces spéciales de l’armée américaine.

Casting : Jessica Chastain, Jason Clarke, Joel Edgerton, Jennifer Ehle, Mark Strong, Edgar Ramírez, Kyle Chandler, Harold Perrineau, Taylor Kinney

Critique Cinéma : Zero Dark Thirty

Zero Dark Thirty est le nouveau film de Kathryn Bigelow (Démineurs, Point Break). Après s’être concentrée sur l’activité des hommes sur le terrain à Bagdad, elle étudie la traque des hommes d’Al-Qaida par une unité spéciale de la CIA jusqu’au 2 mai 2011, date de la fin de l’opération qui élimina Ben Laden.

Réalisé avec la coopération du Pentagone et dela CIA, ce qui leur a valu des accusations d’avoir fait fuiter des informations confidentielles, le film s’attache au plus près à Maya, jeune loup prometteuse dela CIAarrivée en Afghanistan pour travailler uniquement sur la traque de Ben Laden. Nous allons suivre son enquête, démarrant par des interrogatoires musclés de prisonniers dans les fameux « dark sites » dela CIA, ces prisons non répertoriées où l’on ne se préoccupe pas vraiment des droits de l’homme.

Jessica Chastain est superbe dans le rôle de Maya, elle irradie durant tout le film, même abattue, fatiguée, brisée, sa présence illumine l’écran. A ses côtés ses partenaires feront pâle figure, même le directeur de la CIA en Afghanistan paraît effacé.

Critique Cinéma : Zero Dark Thirty

Le film souffre de longueurs durant l’enquête, durant laquelle Maya finit par perdre espoir en même temps que l’ennui commence à gagner le spectateur, mais cela ne dure jamais trop longtemps. Le déroulement de l’opération d’assaut sur la maison d’Abbottabad est par contre un grand moment. On y suit l’assaut minute par minute, derrière les troupes d’élites, en pleine nuit et sans musique, une opération dont les uniques bruits sont les consignes, les explosifs faisant sauter porte après porte et les cris des occupants de la maison-forteresse. Même si le résultat de l’opération est connu de tous, le déroulement nous tient en haleine et la caméra nous immerge au cœur de l’opération.

Une question émerge cependant à la fin du film. Quel est le message ? A la veille des élections américaines, la crainte des républicains était que le film fasse la promotion du candidat Obama, ce qui a provoqué le décalage de la sortie du film qui s’est faite aux USA après l’élection. Pourtant rien dans le film ne cite jamais le rôle du président, il est cité deux fois sans apparaître, montrant qu’il suit de près le développement des enquêtes et de l’opération finale, mais n’est à aucun moment érigé en héros. Pire, on le voit dans un extrait vidéo annoncer la fin des procédures de torture sous les soupirs des membres de l’unité spéciale dont fait partie Maya. Tortures qui semblent être, selon la vision du film, le seul moyen vraiment efficace d’obtenir des informations. Le film semble donc légitimer les tortures de prisonniers et regretter amèrement la volonté officielle d’y mettre fin. L’un des personnages exprimera même son regret.

Après Démineurs, vision très manichéenne du super-héros américain tête brûlée, Zero Dark Thirty continue à montrer une vision assez étrange de Kathryn Bigelow, qui malgré un gros travail d’enquête semble plus fascinée par les mythes que par la rigueur que l’on exige des militaires et des enquêteurs.

Note de Gorbak : 7/10 Malgré quelques longueurs, Jessica Chastain rayonne dans une bonne reconstitution des évènements, particulièrement dans l’assaut final. Cependant quelques messages dans le film font grincer des dents tant ils semblent portés par la réalisatrice.


Zero Dark Thirty