Le Monde de Charlie, critique

Le Monde de Charlie, critique

Attention à la vague de nostalgie remontant tout droit du lycée avec le Monde de Charlie. Vous risquez bien de vous faire emporter par un trio d’acteurs au top sur du David Bowie !

Le Monde de Charlie, critiqueAprès avoir publié son livre Pas Raccord à la fin des années 90, Stephen Chbosky s’est décidé à l’adapter lui-même pour le grand écran. Un exercice périlleux pour n’importe quel écrivain tant l’écriture papier n’a rien à voir avec l’écriture par l’image et plusieurs auteurs s’y sont cassé les dents pour y raconter leurs états d’âme. Heureusement, Chbosky a en fait une écriture plutôt cinématographique et n’aura aucun mal à nous faire ressentir les émotions adolescentes qu’il décrit.

Nous voilà donc à la fin des années 80, début 90 (ce n’est pas vraiment spécifié) et nous rencontrons Charlie, un adolescent dépressif mal dans sa peau dont le meilleur ami vient de se suicider et qui doit faire sa rentrée au lycée. Difficile de s’intégrer mais heureusement, il va rencontrer Sam et Patrick qui vont l’adopter dans leur bande, lui redonner gout à la vie et lui faire connaître l’amour.

Le Monde de Charlie, critique

Avec le Monde de Charlie, on retrouve donc les affres de l’adolescence et l’épreuve (détestée pour certains) du lycée. L’accent est ici mis sur ces quelques personnages qui ne sont pas populaires et le vivent très bien. Évidemment, ces thèmes ont déjà été traité mille fois au cinéma et souvent avec succès mais Chbosky y touche avec une très grande justesse et une imperturbable délicatesse. Du coup on se rapproche très vite de ces personnages et de leurs émotions qui peuvent nous rappeler ce que l’on a vécu dans ces instant où l’on se sent un peu perdu. Sans faire non plus preuve d’excentricité dans l’écriture ou la réalisation, l’auteur-réalisateur nous fait juste entrer simplement dans la tête pleine de rêves et de cauchemars de cet ado finalement comme tout le monde.

Le Monde de Charlie, critique

Mais si Chbosky arrive à nous rapprocher de ses personnages et de son vécu, c’est aussi parce qu’il a à sa disposition un trio d’acteurs impeccables dont la complicité fait vraiment mouche. Logan Lerman que l’on avait pu voir en fils de Poséidon dans Percy Jackson fait ici preuve d’une belle tendresse dans le rôle du torturé Charlie. De son côté, Emma Watson, enfin délivrée d’Harry Potter peut enfin apprendre à se lâcher un peu et son petit espiègle apporte tout son charme à la romance naissante entre les personnage. Quand à Ezra Miller, spécialiste des rôles d’ados mal dans leur peau, il est encore une fois bien servi avec le personnages de Patrick « rien» , à la fois amusant et confident.

Le Monde de Charlie, critique

Comme toute chronique adolescente, Le Monde de Charlie se doit aussi d’avoir ses références pop et celles-ci sont plutôt surprenantes et bien amenées, donnant un peu de fraicheur au film et sentant vraiment le vécu. Jamais elle ne sont amenées de manière superficielles. Ainsi, la bande-originale menée par le symbolique Heroes de Bowie est un plaisir des oreilles tandis que les ados n’hésitent pas à refaire le Rocky Horror Picture Show façon Studio Galande, donnant alors son petit décalage et sa personnalité au film.

Le Monde de Charlie, critique

Avec ces éléments, Stephen Chbosky délivre alors un film de lycée sacrément touchant, entre sourires et gorge serrée, dans lequel on vit des moments intimes des personnages en ayant l’impression d’avoir vécu la même chose. Le Monde de Charlie se rapproche ainsi du spectateur sans chercher à réinventer le monde, simplement en étant sincère. C’est désarmant et ça marche pour avoir un petit coup de cœur.