Mon année cinéma 2012

Par Nathalielenoir

Tradition Scénario-Buzzesque oblige, voici le bilan de mon année cinéma. Je n’ai aucune prétention d’avoir un goût universel, ni de pouvoir graver dans la pierre quels sont les meilleurs ou les pires films de l’année, loin s’en faut. Mais puisqu’un blog sert avant toute chose à partager, je voudrais revenir sur mes gros coups de cœur, quelques jolies surprises… et grosses déceptions.

Lorsque je publie cette sélection chaque année certains lecteurs me demandent pourquoi n’y figurent que des films étrangers, ou presque. Que les choses soient claires, je ne méprise aucunement le cinéma hexagonal, bien au contraire, c’est lui qui me fait gagner ma croûte, hein. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il serait très mal venu de critiquer le travail de tel ou tel confrère, if you see what I mean… Lorsqu’on connait l’envers du décor de la création cinématographique made in France, que l’on sait quel parcours du combattant il faut traverser pour voir un projet de film finalement à l’écran et quel sort est réservé au scénario, on se dit que certains films, même imparfaits, ont le grand mérite d’exister.

Il m’est beaucoup plus facile de « juger » de l’aboutissement de tel ou tel film étranger, parce que d’une part j’ai beaucoup plus de recul et que d’autre part l’écriture du scénario y beaucoup mieux valorisée.

Bon, trêve de blabla, roulements de tambour et bilan de cette cuvée 2012 qui, en bien ou en mal, ne m’a vraiment pas laissée de marbre:

Mes gros coups de cœur:

Big big crush pour l’écriture subtile et l’image superbe de Take Shelter de Jeff Nichols, sans même parler de l’interprétation fiévreuse et habitée de Michael Shannon. Au-delà de l’influence indéniable de Terrence Malick, ce bijou est d’une intelligence rare! J’ai  retrouvé ces mêmes qualités dans Martha Marcy May Marlene de Sean Durkin et Chronicle de Max Landis, le film de super-héros le plus intelligent que j’aie vu à ce jour. Voici trois cinéastes qui maîtrisent écriture et réalisation et que je compte suivre de très près…

Autre énorme baffe, un film qui date de la fin 2011 mais que j’ai découvert avec un peu de retard, We Need to Talk About Kevin de Lynne Ramsay, oeuvre hélas grandement d’actualité au vu de la récente tuerie qui a endeuillé les USA. La cinéaste, qui a co-écrit son scénario avec Rory Kinnear d’après un roman de Lionel Shriver, nous fait assister à la naissance d’un monstre, sans verser dans une violence gore, tout en parvenant à faire naître une compassion dénuée de toute complaisance, je suis totalement bluffée!

2012 n’a pas marqué la fin du monde mais le retour en grâce de Tim Burton, dont j’avais détesté le fade Dark Shadows mais qui s’est largement rattrapé avec le délicieux Frankenweenie. Je commençais à sérieusement craindre que le grand maitre ait perdu son mojo.

Cette année, je me suis gavée avec délice d’adaptations d’oeuvre romantiques, au vrai sens du terme (ne venez pas me parler de « comédies romantiques », je DÉTESTE ça), avec, par ordre d’apparition:

  • le superbe The woman in black de James Watkins, meilleure adaptation du roman de Susan Hill à ce jour (croyez-moi, j’en ai vu des tas), chapeau bas à la scénariste Jane Goldman!
  • Wuthering Heights d’Andrea Arnold, cinéaste dont j’avais adoré le précédent long, Fish Tank. Elle s’est associée à la scénariste Olivia Hetreed pour porter à l’écran le sublime roman d’Emily Brontë et je dois dire que leur version naturaliste et habitée me ferait presque oublier le chef d’oeuvre de William Wyler!
  • Jane Eyre de Cary Fukunaga, alors que je suis loin d’apprécier le roman. Pour être tout à fait franche, ce film je l’ai vu à cause de ma Fassbendite aiguë (mais si, vous savez, le trèèèèèès beau/talentueux/sexy Michaeeeeeel Fassbender) et j’ai été bluffée par le travail d’adaptation effectué par Moira Buffini, qui a mis en valeur toute la modernité et la fièvre du roman, en zapant la mièvrerie de certains passages.
  • Confession d’un enfant du siècle de Sylvie Verheyde. Je déroge à la règle de ne pas parler de films français parce que ce film m’a mis dans un sacré état, c’est totalement ma came! Non seulement j’admire le travail de la cinéaste, sa couleur rock et poétique, son volontarisme artistique, mais punaise, Pete Doherty quoi!

Toujours dans la catégorie adaptation, quel délice de voir porter à l’écran le mythique On the Road de Jack Kerouac, joli tour de force de Walter Salles et son scénariste Jose Rivera car l’enjeu et les écueils narratifs étaient de taille…

Deux de mes cinéastes cultes revenaient cette année avec des films très fidèles à leurs univers respectifs, Wes Anderson avec le délicat Moonrise Kingdom, qu’il a co-écrit avec Roman Coppola, et Larry Clark avec Marfa Girl qu’il a choisi de distribuer de façon indépendante sur son site web. De très bons crus, dans un cas comme dans l’autre.

S’il ne compte pas encore parmi mes réalisateurs fétiches, Ben Affleck ne cesse de m’impressionner, son Argo est sans conteste un des meilleurs films de l’année, vivement son prochain opus! A suivre de près également, son scénariste Chris Terrio dont je vous parlais hier.

Autre film, qui est loin d’avoir fait l’unanimité mais m’a pourtant énormément touchée, le Young Adult du tandem Jason Reitman/ Diablo Cody. Qu’il est bon de voir un personnage de femme trentenaire aussi juste, et qu’il est couillu de centrer un film sur une protagoniste aussi antipathique. Une comédie douce-amère sur l’adulesence plus fine que les films de Judd Apatow, gros coup de coeur en ce qui me concerne.

Enfin dans la série super-héros/grands costauds, quel super kiff nous a offert Joss Whedon avec ses Avengers, malgré une certaine paresse scénaristique. Magnifique écriture en revanche pour The Dark Knight Rises, punaise la trilogie Batman des frères Nolan m’a totalement électrisée! Ils ont osé assumer toute la noirceur et la dimension tragique du personnage. Seul petit bémol, les rôles féminins qui sont globalement sacrifiés (et mal castés).

Quant au grand retour de James Bond, il est tout simplement magistral, Skyfall de Sam Mendes est à mes yeux le meilleur film de la franchise, Daniel Craig est même parvenu à me tirer une petite larme…

Les films que j’ai un peu moins aimés

J’ai été très agréablement surprise par la régressive et néanmoins émouvante comédie Ted de Seth MacFarlane, pour un peu je trouverais ce nounours bien plus cools que mes co-scénaristes à moustaches

Même s’il est inégal, Twixt, le dernier opus de Francis Ford Coppola m’a séduite. La fougue et l’humilité dont fait preuve le cinéaste sur ses vieux jours me bouleversent et me filent une pêche d’enfer, pas vous?

Gros gros kiff devant Cabin in the woods mais l’excitation est retombée comme un soufflé juste après la projection, parce qu’il est quand même bien faiblard au niveau de l’écriture ce film, tout sympathique qu’il soit. La geekette en moi a vibré mais la scénariste n’a pas envie de revoir le film…

Je ne saurais pas trop vous dire si j’ai aimé ou pas Cosmopolis de David Cronenberg, le film m’a séduite mais pas totalement convaincue. Je crois que j’aurais besoin de le revoir pour pouvoir trancher…

Et j’arrive au sujet qui fâche/attriste/retourne les entrailles, le Prometheus de Ridley Scott qui était à la fois le film le plus excitant de l’année et le plus mutilé en terme de scénario, la faute à Damon Lindelof qui a trucidé le travail de Jon Spaihts et mérite une très grosse fessée. Ce serait bien qu’il redevienne showrunner et qu’il épargne le cinéma.

Les déceptions

C’est douloureux à reconnaitre, parce que j’aime beaucoup David Cronenberg et ses interprètes (Michaeeeeeeel, raaaa) mais A dangerous method passe totalement à côté de son passionnant sujet à cause des maladresses du scénario de Christopher Hampton, sans doute parce qu’il est resté trop collé à sa pièce éponyme. Toujours est-il que le film manque de souffle, de passion, de caractérisation.

Que d’académisme et de complaisance dans The descendants soi-disant véhicule à Oscars! C’est regrettable avec un si beau sujet et de si bons interprètes, carton rouge scénaristique à Alexander Payne (qui nous a habitués à tellement mieux) et Nat Faxon.

J’attendais beaucoup mieux de Snow White and the Huntman, qui est très beau formellement mais consternant de platitude en ce qui concerne l’intrigue et la caractérisation, quel dommage, vraiment…

Grosse déception devant My Week with Marilyn,  à cause de l’académisme de la mise en scène de Simon Curtis d’une part, et parce que malgré leurs excellentes performances, Michelle Williams et Kenneth Branagh ne m’ont pas fait oublier Marilyn Monroe et Laurence Olivier, no way.

Enoooooore déception devant Underworld 4, clairement l’épisode de trop de cette saga lycanthro-vampirique sexy en diable, mais là non, vraiment, on frôle la nanarisation!

Dans la série WTF, je remets la Palme d’or du plus MAUVAIS SCÉNARIO à The Amazing Spiderman. Bénéficier de tels moyens et d’une si belle matière et bâcler à ce point l’écriture, c’est juste consternant!

Et la palme d’or du Nanar…

… goes to The posession, l’un des plus mauvais films d’horreurs qu’il m’ait été donné de voir, et pourtant je vous garantis que j’en ingurgite! Melting pot de tous les clichés possibles et imaginables, intrigue peu rythmée, personnages insipides et absence totale de peur/tension, fuyez amis lecteurs, et vite, vous risquez de périr… d’ennui!

Les films que j’ai hâte de voir en 2013:

Un grand, très grand cru s’annonce, avec le retour derrière la caméra de plusieurs de mes cinéastes favoris: Sofia Coppola avec The Bling Ring, son frère, Roman Coppola, avec A Glimpse Inside the Mind of Charles Swan III, Paul Thomas Anderson avec The Master, Quentin Tarantino avec Django Unchained, Terrence Malick avec non pas un mais deux longs-métrages…

Ajoutez à l’équation l’adaptation de l’un de mes romans favoris, The perk of being a wallflower par son auteur, Stephen Chbosky, les débuts derrière la caméra de Diablo Cody, le reboot de la franchise Superman, Man of Steel et le retour des X-Men, je suis comme une folle!

Voilà, la liste n’est pas exhaustive, j’ai vu PLEIN d’autres films, quand même, en 2012, et oui des films français, mais voici ceux qui m’ont marquée, en bien ou en mal. Et vous, quels ont été vos coups de cœur/ coups de gueule? N’hésitez pas à nous les faire partager dans les commentaires de cet article…