Culte du dimanche : Indiana Jones et la dernière Croisade

Par Fredp @FredMyscreens

On termine l’année en partant en compagnie du plus grand aventurier du cinéma une nouvelle fois en quête d’un objet sacré ! Voilà le culte Indiana Jones et la Dernière Croisade.

Steven Spielberg pour se remettre régulièrement en selle après quelques projets qui n’ont pas rencontré le succès : faire un bon blockbuster. C’est ce qu’il a fait après La Couleur Pourpre et Empire du Soleil. En effet, ces deux films ayant eu une portée plus confidentielle que le reste de sa filmographie, le réalisateur s’est alors attelé avec George Lucas à la nouvelle aventure d’Indiana Jones.

Après un volet plutôt sombre, les deux créateurs vont alléger le ton tout en nous emportant dans une quête  prenante liée à son passé. Le film s’ouvre ainsi sur la toute première aventure du jeune Indiana Jones, une poursuite pendant laquelle tous les traits marquants de sa personnalité (sa phobie des serpents, sa cicatrice, le fouet, le chapeau) vont trouver une origine. Heureusement, tout cela ne déflore pas l’intérêt du personnage et, en plus d’une ambiance bon enfant qui est alors installée, offre une mythologie encore pus intéressante du héros, d’autant plus que l’on perçoit une certaine tension avec son père sans vraiment le voir.

Puis vient l’aventure et après l’Arche d’Alliance, c’est un nouvel artéfact chrétien qui va faire l’objet d’une course entre Indiana Jones et les allemands : le Saint Graal. Des centaines d’années après les croisades des templiers, c’est donc au tour de l’aventurier de mener la sienne. C’est alors encore une fois l’occasion de pour Steven Spielberg de faire preuve de sa redoutable efficacité d’entertainer au travers de nombreux moments de bravoure autour du monde. De Venise à Petra, le dépaysement est total et on retrouve encore cet esprit pulp qui animait le premier épisode jusqu’à ce spectaculaire et inventif affrontement contre un tank.

Mais la vraie quête d’Indiana Jones, le Graal qu’il recherche dans cet épisode, c’est bien la reconnaissance de son père. On retrouve dans cette Dernière Croisade le thème de prédilection du réalisateur qui est la relation parent-enfant dans une famille décomposée. Et celui-ci est cette fois traité sur un angle plutôt comique. Le rôle du père doit d’ailleurs beaucoup à Sean Connery qui en rajoute toujours pour donner plus d’importance à son père (sa relation avec le docteur Schneider, …). Le choix du véritable James Bond (personnage qui a inspiré à Lucas et Spielberg la création d’Indiana) est donc particulièrement inspiré et donne une superbe dynamique et un véritable cachet au duo qui se révèle même touchant.

Cependant James Bond n’est pas la seule influence sur ce volet d’Indiana Jones. C’est par exemple l’un des films de Spielberg où l’influence d’Hitchcock se fait probablement le plus ressentir. On retrouve ainsi un petit hommage à la Mort aux Trousses dans la séquence de l’avion (le thème de l’aviation est d’ailleurs aussi une composante de la filmographie du réalisateur à cette période – il venait de faire Empire du Soleil et enchaînera avec Always) mais surtout le personnage du professeur Elsa Schneider (Alison Doody) est une belle variante de la blonde Hitchcockienne insaisissable, naviguant entre l’amour et la traîtrise. Spielberg renoue donc ici avec tout le cinéma à suspense avec lequel il a grandit pour offrir un nouveau divertissement enlevé aux générations des années 80.

Avec Indiana Jones et la dernière Croisade, le trio Spielberg/Ford/Lucas conclue d’une très belle manière une saga d’aventure qui aura bercé toutes les années 80 sans encombres. Lucas était encore capable d’offrir de belles histoires qui tenaient la route pour permettre à Spielberg de faire preuve d’une maestria technique irréprochable, nous offrant un spectacle dépaysant et très bon enfant, offrant au rôle iconique d’Harrison Ford un statut encore plus culte. Et voilà nos aventuriers partis au soleil couchant pour terminer l’une des plus belles aventures d’Hollywood.