Après une superbe première saison, Homeland est de retour pour mettre un nouveau coup de pression mais cette fois, le concept commence à se prendre les pieds dans le tapis.
Après un repos forcé, Carrie est rappelée en renfort par la CIA suite à de nouvelle pistes sur le terroriste Abu Nazir alors que de son côté, Brody doit s’immiscer dans les arcanes politiques et y faire vivre sa famille dysfonctionnelle. Mais les scénaristes changent très vite leur fusil d’épaule pour donner un nouveau souffle à la série. Ils laissent donc tomber une bonne partie de l’ambiguïté qui régnait chez les deux héros pour mieux étudier leur relation, leurs influences mutuelles et partir ensemble dans la traque au terroriste qui a mis leurs vies à sac.
Ce qui faisait donc tout l’intérêt de la série sur la première saison est donc évacué au profit de l’efficacité et si certains préféreront ce rythme, il est tout de même dommage de ne plus ressentir cette paranoïa, d’autant plus que les personnages deviennent pour le coup plus superficiels et leurs réactions de moins en moins logique. Et certains défaut que l’on acceptait volontiers dans la 1re saison deviennent ici assez énervant.
Il n’y a qu’à voir la fille de Brody pour se rendre compte de cette évolution. Elle devient l’ado dépressive à problème qu’on a seulement envie de baffer et son intrigue à base d’accident de voiture sent le gros cliché utilisé depuis 20 ans pour mettre à mal une carrière politique et des relations familiales et ce n’est finalement même pas exploité.
D’une certaine manière, Homeland s’engage sur le même chemin que 24 avec des intrigues à base de menace terroriste, de torture, de suspicion mais aussi d’intrigues personnelles sans intérêt et de ficelles et rebondissements de moins en moins crédibles mais qui donnent tout leur seul à la série. Ainsi, on imagine aisément Jack Bauer pointer le bout de son nez dans les derniers épisodes explosifs de la saison. Et compte tenu des événements qui se déroulent dans le final, cette orientation devrait se faire encore ressentir dans la 3e saison tout en prenant encore une tonalité légèrement différente.
De par son concept, Homeland était parfait pour une mini-série ou une saison unique et nous voyons donc déjà dans cette seconde saison les limites que cela entraine pour les scénaristes qui sont déjà partis dans une surenchère. Mais là où 24 finissait par jouer avec ce côté « too much» , Homeland se prend pour le moment bien trop au sérieux et cela entraine parfois une certaine exaspération devant certaines situations. Sans être honteuse, cette saison montre donc bien la difficulté de tenir la route pour des séries aux concepts aussi forts et dont les personnages peuvent vite devenir des caricatures d’eux-même. On espère donc que les scénaristes s’en rendront compte à temps pour ne pas faire la saison de trop.