Le Dernier Rempart, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Arnold Schwarzenegger est de retour dans le Dernier Rempart et même avec son air fatigué n’a pas perdu  en autodérision dans ce western au final explosif.

La Corée pourrait bien être le nouveau pourvoyeur de talents d’Hollywood et c’est normal quand on sait que le cinéma coréen est fortement influencé par les américains. Avant que Park Chan Wook ne vienne nous faire frissonner avec Stoker, voilà qu’arrive Kim Jee-Woon. Le réalisateur de J’ai Rencontré le Diable débarque donc en plein désert américain où un Arnold Schwarzenegger proche de la retraite est le shérif d’une paisible petite bourgade. Mais un incident va gâcher sa journée de repos puisqu’un dangereux évadé a prévu de passer par la ville pour passer la frontière, avec ses quelques collègues, Schwarzy est donc le dernier rempart !

Vous l’avez compris, le scénario tient évidemment sur un timbre post et n’a en aucun cas la prétention de révolutionner le cinéma d’action. Au contraire, il prend même beaucoup de temps pour s’installer avec une narration qui peine à trouver son rythme dans la première heure avant de tout faire péter avec une fusillade dans un centre-ville désert qui s’avère sacrément efficace et pleine d’humour. Il aura fallu attendre pour que le film commence vraiment mais une fois dans l’action, les fans du genre devraient bien s’amuser.

Évidemment, le film est tout entier dédié au retour d’Arnold, dix ans après Terminator 3. L’autrichien a pris un petit coup de vieux mais il a bien décidé de s’amuser de cette image et les répliques qu’il peut sortir sont bien dignes de sa légende tout en se moquant de sa condition de grabataire qui en a encore sous le coude. A côté de Schwarzy les seconds rôles, clichés ambulants, font vite pâle figure et même Johnny Knoxville n’y va pas à fond dans le côté fun. Quand au bad guy, il se révèle très vite sans grand charisme et n’arrivera jamais à s’imposer dans l’obligatoire duel final, on se demande même d’ailleurs si il n’aurait pas mieux fallu garder cette menace fonçant sur la ville plus secrète.

Derrière la caméra, Kim Jee-Woon s’efface donc un peu pour mettre en avant Schwarzenegger. Sans doute freiné par la star ou intimidé par cette première expérience sur le sol américain, il ne va pas laisser libre cours à sa folie comme il a pu le faire avec Le Bon, la Brute et le Cinglé et en ce sens, le film restera sans doute assez anecdotique dans la carrière du réalisateur (comme dans celle de l’acteur d’ailleurs). Mais on sent tout de même qu’il s’amuse à reprendre tous les codes du western (la fusillade, les bandits, le shérif sans peur, la poursuite) à la sauce semi automatique et bagnoles de luxe.

Reprendre l’icône du cinéma d’action vieillissante pour un western (genre qui prend la poussière depuis un moment), c’était la bonne idée et malgré les longueurs de la première partie, le Dernier Rempart tient bien sa promesse. Que ce soit un Schwary toujours adepte de l’autodérision ou une longue séquence de fusillade dans la petite ville presque déserte, on passe tout de même un bon moment devant le film qui n’a pas d’autre but qu’amuser.