Cette fois, place à l’une des comédies musicales les plus cultes et les plus appréciées du cinéma américain, Gene Kelly dans toute sa splendeur avec Chantons sous la pluie.
Dans une ambiance enjouée, avec beaucoup de légèreté et un humour burlesque qui fait immanquablement sourire, Chantons sous la pluie devient ainsi un film qui raconte mieux que beaucoup d’autres le pouvoir de l’illusion de l’image et du son que possède le cinéma. Rempli d’anecdotes savoureuses sur cette transition importante pour le cinéma, le film se regarde sans prise de tête, avec beaucoup d’humilité et surtout une véritable transmission du plaisir et de la passion du cinéma.
Si le script était là, tout a décollé quand Gene Kelly et son compère Stanley Donen arrivèrent sur le projet. Les séances de travail avec les autres acteurs étaient intenses mais elle se révèlent vite payantes. L’acteur déjà consacré sat avec Un Américain à Paris va ici donner de sa personne dans des chorégraphies légendaires dont évidemment le morceau « Singin’ in the Rain» dont les images sont bien devenues cultes … ou encore ce long Broadway Melody Ballet qui ouvre la dernière partie du film, succession de tableaux de rêves, multipliant les danses pour un véritable régal des yeux.
A l’époque révolutionnaire, encore aujourd’hui, AChantons sous la pluie force le respect quand au travail réalisé sur les chorégraphie et Gene Kelly se montre alors comme un véritable showman, un artiste complet pouvant jouer à la fois sur l’humour, l’interprétation, la chanson et bien sûr la danse. Un talent qui repousse sans cesse ses limites et donc les limites de la discipline comme on n’en fait que trop rarement.
Les deux réalisateurs font preuve d’une inventivité dans la mise en scène des séquences musicales qui fait simplement rêver, nous laissant pantois devant ces chorégraphies réglées au millimètre dansées avec un naturel déconcertant, même par Debbie Reynolds alors débutante.
Si les chansons en elles-mêmes n’apportent finalement pas grand choses à l’intrigue (elles ne font presque jamais avancer l’histoire), elle se révèlent tout de même indispensables au film pour montrer l’entente des personnages et surtout pour nous emporter dans l’univers du film (Good Morning est un vrai bonheur), en particulier avec Donald O’Connor qui n’a pas non plus à rougir en avec son morceau de bravoure, le burlesque et cartoony Make ‘Em Laugh.
Avec une énergie phénoménale et une bonne humeur communicative, Chantons sous la pluie devient alors un véritable enchantement et l’un des plus beaux hommages au cinéma américain des débuts et au genre de la comédie musicale.
Le succès ne sera pourtant pas immédiat pour le film et c’est surtout l’Europe qui lui délivrera dans un premier temps son statut de film culte avant que les États-Unis ne se rattrapent et saluent unanimement le travail de mise en scène mais aussi l’histoire du film, typique de celles dont raffole Hollywood. Il n’est donc pas étonnant qu’aujourd’hui le film figure régulièrement non seulement en tête des classements des meilleures comédies musicales mais tout simplement dans les meilleurs films américains produits.