Django Unchained, critique

Django Unchained, critique

Attention, Quentin Tarantino  se déchaîne aux commandes d’un western explosif à l’écriture ciselée et à la violence exacerbée. Soyez prêts pour Django Unchained !

Django Unchained, critiqueDans la suite logique de tout ce qu’il a exposé au cinéma, surtout depuis Kill Bill vol. 2 et Inglourious Basterds, Quentin Tarantino se devait de réaliser un western. Aujourd’hui c’est chose faite avec Django Unchained. Il reprend donc le point de départ et surtout le nom de l’un de ceux qui l’ont bercé pendant ses années vidéo-club, non pas un Sergio Leone mais le violent Django de Sergio Corbucci. Mais comme pour Inglourious Basterds, il va vite s’approprier complètement le récit pour établir sa propre vision de l’histoire américaine.

Dans Django Unchained, Tarantino place donc l’action juste avec la Guerre de Sécession et l’abolition de l’esclavage. Le Dr Schultz, un chasseur de prime, libère un esclave nommé Django afin de le mener à sa cible. Alors qu’ils apprennent à se connaitre et à devenir une équipe redoutable, Django va lui demander de l’aider à libérer sa femme d’un esclavagiste adepte. On retrouve ici de nombreuses thématiques qui ont toujours occupé le cinéma de Tarantino, du duo de flingueurs aux trafics en passant par la vengeance et l’amour. Des composantes qui sont toujours là mais qui prennent plus que jamais leur place dans ce genre auquel le réalisateur voue un amour incommensurable.

Django Unchained, critique

Évidemment, ceux qui n’aiment pas le style Tarantino, violent, verbeux et référencé seront une fois du plus énervés. Les autres seront au contraire ravis de voir à quel point le réalisateur s’amuse pendant 2h40 à livrer un récit prenant et aux influences parfaitement digérées. Fidèle à lui-même Tarantino nous offre un scénario aux dialogue particulièrement bien écrits, qui font toujours avancer l’intrigue en caractérisant bien leurs personnages en une phrase. Il s’amuse encore ici avec les mots, les langues et les intonations pour donner un véritable rythme aux scènes de discussion et relever les enjeux de l’histoire. Si l’intrigue prend d’ailleurs son temps pour s’installer et lier ses deux héros, c’est pour mieux maintenir la tension dès que nous arrivons dans la plantation du puissant Calvin Candie.

Django Unchained, critique

Mais Tarantino, c’est aussi une famille d’acteurs et Christoph Waltz est de retour pour interpréter le chasseur de prime allemand. Comme à son habitude excellent, il étonnera toutefois moins qu’avant puisqu’il recycle légèrement sa prestation d’Inglourious Basteds. Par contre QT a réservé un sacré rôle à son ami Samuel L. Jackson, particulièrement horrible et tombant très bas dans la peau de cet esclave tout au service de Candie.
Et puis il y a aussi les nouveaux venus et si Kerry Wahsington se montre assez transparente et Jamie Foxx ne se révèlera dans toute sa rage qu’au dernier tiers, il y a Leonardo DiCaprio qui vaut à lui seul la vision du film tant il s’éclate ici dans le rôle de l’odieux esclavagiste Calvin Candie, gamin pourri gâté et adepte de la violence. Un rôle qui lui va comme un gant et qui lui permet d’enfin se lâcher avec des dialogues bien soufflés par Tarantino.

Django Unchained, critique

Rassurez-vous, si Django Unchained parle beaucoup, il y a aussi toute l’action que l’on souhaite, en particulier dans la dernière partie du film qui réserve bien son lot de fusillades explosives et sanglantes (le film est en cela bien plus violent et saignant que le reste de la filmographie du réalisateur) sur une BO en décalage permanent qui ose rapprocher le western de la soul et du hip-hop et ce n’est en soit pas si idiot quand le réalisateur parle de libération des esclave et donc d’une musique black. Avec son sens de la mise en scène, du rythme, et ses  personnages, on ne demande à la fin qu’à ce que ça continue pour rester dans cette ambiance que seul Tarantino peut offrir avec autant de fièvre et de folie.

Django Unchained, critique

Avec Django Unchained, Tarantino s’offre et nous offre le meilleur de ce qu’il aime au cinéma, un western brillant déconseillé aux âmes sensibles mais fortement recommandé aux fans de dialogues enlevés, de personnages cinglés et de fusillades enivrantes et adeptes d’une vision explosive de l’histoire. Encore une pierre à ajouter dans la filmographie déjà culte du réalisateur.