Gerardmer 2013 – 1re partie

Par Fredp @FredMyscreens

Du 30 janvier au 3 février, c’est donc le 20e Festival du Film Fantastique de Gérardmer qui s’installe et a pour but de nous offrir quelques frissons et visions étonnantes du cinéma de genre. Après une cérémonie de clôture plus motivante que l’année passée, une rapide présentation du jury présidé par Christophe « Highlander » Lambert et un hommage express au british Simon Pegg, place aux films. Au programme des fantômes chinois, …

C’est donc à l’illustre Hideo Nakata que revient l’honneur et la lourde tâche d’ouvrir le festival avec son nouveau film : The Complex. Après les plantages de Chatroom et surtout TV Show, le réalisateur des cultes et flippants Ring et Dark Water est de retour au style qu’il affectionne particulièrement en confrontant une jeune étudiante au fantôme qui habite l’appartement d’à côté. Une histoire somme toute classique, plus orientée sur le drame que sur la terreur. En effet, l’auteur préfère se concentrer sur la dimension sociale et personnelle de son récit pour parler du deuil et de l’ignorance du voisinage de manière plutôt maladroite. Et malheureusement, en plus de cela, aucun frisson ne sera délivré jusque dans un final qui flirte avec le ridicule et des acteurs assez irritants. Si le film se révèle intéressant, il ne sera malheureusement pas pour autant mémorable.

Le second film de la compétition, House of the Last Things, rentrera quand à lui dans les annales des films les plus ridicules et honteux qu’on a pu voir. Reprenant de nombreux thèmes du cinéma fantastique domestique à base de maison hantée , de possession, de d» hallucinations, de deuil et d’enfant maudit, le réalisateur, Michael Barlett aligne les fautes de goût (une attaque de ballons ou de tuyau d’arrosage), les incohérences, les lourdeurs pour que son film se révèle à chaque minute toujours plus insupportable. Ne reculant devant aucune limite pour diriger des acteurs lamentables sur un récit à la narration exécrable (le flashback est particulièrement mal construit) et utiliser de grands morceaux de musique classique pour anéantir leur puissance. Un grand et long moment de honte.

Un moment de détente s’offre ensuite à nous avec la projection « spéciale kids » de Hotel Transylvanie » par Genndy Tartakovsky, le créateur du Laboratoire de Dexter surtout connu pour la série animée Star Wars – Clone Wars. Le réalisateur passe donc au format long avec de l’animation 3D pour nous faire visiter l’hôtel de Dracula accueillant les grands monstres du cinéma comme Frankenstein ou la momie. Sans prétentions, le film est clairement destiné aux moins de 10 ans avec peu de degré adulte. Si la morale et plutôt sympa et que le dynamisme du réalisateur est clairement là (on sent bien qu’il tente de poser un peu sa patte et son style cartoony dans ce projet formaté), il ne reste malheureusement qu’un film mignon qui ne sortira pas du lot et dont la chanson finale risque de faire mal aux oreilles.

Le 3e film de la compétition était un ovni que l’on redoutait pas mal vu l’affiche et, en effet on aurait du se méfier dès le départ de Remington and the Curse of the Zombadings. Les philippins aiment franchir pas mal de limites et en s’attaquant à la cause gay, ils n’y vont pas par quatre chemins. Ici, un jeune macho est victime d’une malédiction et devient petit à petit attiré par les hommes alors qu’un serial killer d’homos rode en ville. Complètement caricatural dans sa description du milieu gay (sans doute pour de grandes différences culturelles), assez bête dans son propos et avec une promesse zombiesque non tenue, le film est légèrement amusant au début mais se vautre rapidement dans un non intérêt tel qu’on préfèrerai voir la Cage aux Folles … c’est dire …

Heureusement, le festival possède aussi de bons films et le quatrième de la compétition arrive à point nommé pour nous redonner du courage puisque the Bay de Barry Levinson se révèle particulièrement réussi. Le réalisateur de Rain Man à la filmographie assez éclectique se lance cette fois dans le film de contagion façon found footage et réussi bien son coup. En racontant comment une bourgade est atteinte par une infection mortelle, il nous entraine dans une sorte de docu-fiction saisissant où la montée de la paranoïa dans la ville et la lâcheté gouvernementale sont plutôt bien vus, sans oublier quelques effets assez saignants réussis et une narration parfaitement maîtrisée. Malgré quelques moments dispensables car trop scénarisés, The Bay pose bien son ambiance et utilise son style restrictif avec intelligence pour nous intriguer jusqu’au bout.

Fin de cette première grosse vague de séances à Gerardmer avec Toad Road, premier film de Jason Banker qui s’intéresse à un groupe de jeunes accros aux drogues et cherchant à passer les différents stades de la conscience en pleine forêt pluvieuse. Malgré sa petite heure quinze, le film est tellement vide de sens qu’il traine rapidement en longueur. Pourtant, le réalisateur tente bien de nous faire entrer dans son trip avec une expérience sensorielle mais ça tombe toujours à plat. Un exercice intéressant mais donc rapidement vain.

A suivre à Gerardmer 2013 : the Crack, Ray Harryhausen, You’re Next, Hansel & Gretel et Henge