Spring Breakers, critique

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Faites monter la température et mettez-vous en maillot de bain fluo, voilà l’ovni Spring Breakers qui débarque au ciné. Et sous ses airs alléchants, la déception d’une coquille vide.

Spring Breakers, critiqueQuand les ex de Mickey, Vanessa Hudgens et Selena Gomez, ont décidé de s’encanailler, elle vont faire un tour dans le cinéma indépendant d’Harmony Korine pour un film pas comme les autres, et le réalisateur en profite pour en sortir un film qui risque bien de dérouter les fans des actrices. Autant le dire tout de suite (surtout au parents), Spring Breakers n’est pas pour les jeunes prépubères fans de High School Musical puisqu’ici nous avons affaire à un groupe de copines qui s’emmerdent en cours et partent en vacances en Floride pour profiter des fêtes de dingues qui s’y déroulent à mi-saison. Mais la fête sera de courte durée puisqu’elle vont atterrir en prison et, sans argent, c’est le mafieux Alien qui les fait sortir afin qu’elles bossent pour lui.

Le scénario tient donc sur un string mais est surtout un prétexte pour Harmony Korine de montrer toute la perdition de l’adolescence américaine… tout du moins c’est qu’on croyait car contrairement aux décolletés de ses actrices qu’il filme de manière on ne peut plus racoleuse, le propos du film très vite à plat, devenant alors un objet complètement superficiel et vulgaire (à l’image de sa campagne promo) jouant de son côté hype pour masquer le vide de ce qu’il a à raconter.

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Qu’on se le dise, Spring Breakers n’est pas forcément inintéressant. En effet, Korine nous plonge tout de même pendant plus d’une 1h30 dans une atmosphère enivrante entre les fêtes où tout est permis (alcool, drogue sexe) et le spleen de la nuit tombée où les filles se reposent lascivement dans les bras de leur mafieux préféré sur fond de coucher de soleil. La photo fluo bercée aux néons rend ainsi l’ambiance du film unique et nous entraine dans le sillage d’un ovni comme on en voit rarement, une expérience pop underground décalée par laquelle on aimerait se laisser porter.

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Malheureusement, derrières les images bien léchées, il n’y a pas grand chose. En évacuant rapidement son personnage qui pouvait apporter le plus de portée spirituelle à son trip, le réalisateur se tire une balle dans le pied et il ne reste alors l’histoire de 3 nanas vulgaires et exaspérantes, qui aiment jouer avec des flingues et se montrer inutilement en petite culotte sous tous les angles, offrant un spectacle idéal pour les vieux pervers (cette manière de filmer ces jeunes filles aux visages encore poupins est même assez gênante). Alors que certains y verront du génie, force est de constater que ce n’est que du mauvais goût d’un réalisateur qui frôle régulièrement le ridicule à l’image de ce braquage où les actrices ne sont jamais crédibles dans leurs menaces ou de ce vulgaire (et non sensuel) plan à 3 dans une piscine.

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Derrière ces images sulfureuses se cache en fait un réalisateur qui n’a pas grand chose à dire sinon à surfer sur l’image de « prudes dévergondées»  de ses actrices, à s’amuser avec un décalage trop étudié et faussement arty (James Franco reprenant Britney Spears au piano, c’est drôle and so what ?). La peinture du spring break et le trip mafieux sous coke tombent vite à sec pour simplement énerver ceux qui ne plongeront pas dedans, révélant alors toute sa superficialité sous un vernis fluo. Reste alors un James Franco tout de même phénoménal, rivalisant de charisme et de perversion pour donner un tant soit peu de consistance à l’écran.

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Racoleur, coloré, superficiel, hype et complètement creux, voilà donc les Spring Breakers à l’image de leur teuf et des actrices, ça a au moins le mérite d’être assumé.