Sam Raimi retrouve James Franco pour partir dans le Monde Fantastique d’Oz. Un voyage nostalgique et inoffensif.
Voilà donc Sam Raimi parti réinventer le Monde Fantastique d’Oz pour nous raconter comment le Magicien y a débarqué et a vaincu la méchante sorcière. L’histoire est aussi simple que cela et n’est finalement que le prétexte pour nous plonger dans un pays merveilleux dans lequel on prend plaisir à visiter chaque recoin car à côté de cela, même si c’est écrit avec sincérité, tout est parfaitement prévisible, de la révélation de l’identité de la méchante sorcière à l’évolution du caractère du magicien qui va apprendre sur lui-même et ses relations avec les autres pour ne plus être égoïste.
Durant 2 heures, l’histoire semble tourner autour du pot alors que nous connaissons déjà la fin. Cependant, le conte est bien raconté et cela grâce à une équipe qui prend vraiment plaisir à faire le film. En effet, on sent que Sam Raimi a envie de nous faire découvrir ce monde et si sa patte n’est là qu’à de trop rares instants (en particulier à la séquence de la tornade), il se révèle toujours aussi efficace et profite complètement d’une 3D très réussie qui s’accorde parfaitement avec sa mise en scène pour nous faire découvrir les moindres détails de ce monde rempli d’idées. Devant la caméra, les acteurs prennent un grand plaisir à jouer, que ce soit James Franco en magicien charmeur et menteur au grand cœur ou Michelle Williams en gentille fée au sourire mielleux.
Les personnages secondaires sont d’ailleurs l’une des belles réussites du film, que ce soit le singe ailé Finley (Zach Braff) ou la poupée de porcelaine, ou même les sœurs Rachel Weisz et Mila Kunis ils se révèlent tous touchants (même si cette dernière devient moins crédible dans la dernière partie du film).
Cette bonne humeur fait alors bien passer l’aspect légèrement kitsch sciemment choisit pour rendre un bel hommage au film original de Victor Flemming. Ainsi, le film de Sam Raimi se révèle très respectueux du Magicien d’Oz à la fois dans l’esprit et dans la forme et si cela peut dérouter ceux qui ne connaissent pas l’œuvre originale, les autres apprécieront. Raimi reprend ainsi le même schéma que le film original en se déroulant en noir et blanc au format 4/3 avant de s’étendre en couleurs 3 panoramique lorsque nous arrivons à Oz, puis il en capture l’esprit profondément innocent des peuples autochtones. Une telle innocence que l’on en arrive à la limite subtile de la niaiserie et, en ce sens, Raimi arrive à bien doser la chose pour ne pas tomber dans le ridicule. Mais il n’échappe toutefois pas au rouleau compresseur et bien pensant de Disney et rares seront les occasions pour le réalisateur d’imprimer le récit de sa folie.
Jamais déplaisant, le Monde Fantastique d’Oz porte bien son titre et nous fait découvrir un pays vraiment merveilleux mais sans doute trop innocent pour avoir une vraie personnalité. Il reste toutefois un divertissement calibré intelligemment pour les enfants que les adultes pourront accompagner avec plaisir pour se remémorer leur vision du film original.