Critique Cinéma : Alps

Critique Cinéma : Alps

Alps  est un film réalisé par Yorgos Lanthimos qui sortira le 27 mars 2013.

Synopsis : Alps est le nom d’une société secrète qui propose d’étranges services au moment du décès d’un proche. Est-ce qu’il s’agit de tromper la mort ou la vie ? Qu’importe, avant tout il s’agit d’obéir à Mont Blanc. Et pour Mont Blanc, il faut respecter les règles, toutes les règles…

Casting : Aggeliki Papoulia, Ariane Labed, Aris Servetalis, Johnny Vekris

Critique Cinéma : Alps

ALPS est le deuxième film de Yorgos Lanthimos, réalisateur grec primé pour son premier film « Canine » (Kynodontas, Dogtooth en anglais) avec le prix Un certain regard à Cannes en 2009. Ce deuxième film était donc très attendu.

Mont Blanc est le chef de l’organisation ALPS, un groupe étrange qui propose de se faire passer pour les défunts le temps que leurs proches puissent faire leur deuil. D’un sujet très intéressant, pouvant apporter de nombreuses réflexions et variations sur la vie et la mort, Lanthimos tire un film pathétique où la vacuité le dispute à l’ennui.

La caméra suit de près les journées de l’une des membres de l’organisation en particulier, enchaînant scènes après scènes sans que jamais rien d’intéressant ne se fasse jour. Des scènes volontairement mal jouées en suivent d’autres, cette fois involontairement mal jouées, nous la montrant en train d’essayer, par le biais de l’organisation, d’échapper à une vie morne et sans saveur. Tout est filmé avec une profondeur de champ très courte, c’est-à-dire que le sujet principal, souvent de dos, est le seul à être net, tout l’arrière plan est flou à partir d’un mètre. Même autour d’une table basse on ne distinguera de l’interlocuteur de notre « héroïne » qu’un tas flou digne de la vision d’un myope à très forte correction (disons -4,75).

Critique Cinéma : Alps

Une partie du film sera donc constitué de plans sur l’arrière d’un crâne face à des masses informes. Il ne sera pas question de réflexion ici, l’on ne touche à aucun moment à la réalité du deuil ni à des questionnements sur la mort ou la vie. L’une des scènes du film qui aurait pu s’y prêter le plus (l’annonce de la mort à l’hôpital) est évacuée en une pirouette grotesque. Scène qui rend d’autant plus improbable le fait que la famille accepte de faire appel à ALPS pour l’aider dans son deuil.

Dans le film, les écrans de télévision apparaissent toujours éteints. Peut-être pour exclure l’idée de l’image qui permettrait de se représenter le défunt et donc d’éviter de passer par ALPS. Mais dans ce cas pourquoi les montrer tout de même ? Mystère. Durant les 93 interminables minutes que durera le film, nous attendons désespérément qu’il se passe quelque chose. Presque rien ne viendra changer la monotonie et l’ennui qui se dégage de la pellicule. Au final, le film réussira peut-être à déclencher une réflexion au spectateur, à savoir qu’il est 93 minutes plus proche de la mort qu’en entrant dans la salle.

Note : 2/10 Des acteurs jouant mal, que ce soit volontairement ou involontairement, dans un film ennuyeux à l’image floue. Le tout porte sur un sujet intéressant mais très mal maîtrisé et traité.