Critique Cinéma : Quartet

Critique Cinéma : Quartet

Quartet est le premier film de Dustin Hoffman qui sortira en France le 3 avril 2013.

Synopsis A Beecham House, paisible pension au cœur de la campagne anglaise qui accueille des musiciens et chanteurs d’opéra à la retraite, le bruit court qu’une nouvelle pensionnaire arriverait sous peu. Pour Reginald, Wilfred et Cissy, le choc est grand lorsqu’ils voient débarquer Jean Horton, avec laquelle ils triomphaient sur les scènes internationales. Malgré les vieilles blessures, ils mettront tout en œuvre pour convaincre Jean de reformer leur célèbre quatuor à l’occasion du gala annuel de Beecham House.

Casting : Maggie Smith, Tom Courtenay, Billy Connolly, Pauline Collins, Michael Gambon, Sheridan Smith, Gwyneth Jones

Critique Cinéma : Quartet

Quartet est le premier film de Dustin Hoffman en tant que réalisateur. Il y adapte la pièce de théâtre du même nom de Ronald Harwood et le documentaire « Le Baiser de Tosca », documentaire sur les pensionnaires de la maison de retraite pour musiciens fondée par le compositeur Giuseppe Verdi.

Nous y suivons le quotidien des pensionnaires faisant face au vieillissement inéluctable, d’autant plus terrible pour ces chanteurs d’opéra que si l’âge peut sublimer un acteur, il altère la voix d’un chanteur et leur emporte peu à peu ce qui a été leur raison d’être pendant des années.

Ils y font face à leur manière, dans la dignité pour Reginald, avec humour et sénilité simulée pour Wilfred, tandis que Cissy perd peu à peu ses repères et son esprit.

Dustin Hoffman signe ici un premier pas dans la réalisation convaincant mais timide, aidé par une brillante brochette d’acteurs et une très bonne équipe. Pas de faux pas, un film propre et qui ne restera que sympathique. Les personnages sont attachants, l’humour est présent, mais il n’y a pas de prise de risque.

Critique Cinéma : Quartet

Rien ne vient troubler ce film paisible. On y remarquera la présence de Jumayn Hunter (le gangster interprétant « Get that snitch » dans le délirant Attack The Block) qui vient rappeler l’existence du monde extérieur et de ses modes à ce havre de paix coupé de tout, mais là encore avec douceur. Ce manoir aux terres immenses rend d’autant moins crédible le postulat de départ, qui est que sans ce grand récital donné chaque année la maison devra fermer faute de moyens.

La musique magique de Verdi occupe la majeure partie de la bande sonore, accompagnée par St Saëns, Haydn, Bach, Rossini, …

La majorité du casting, excepté les acteurs principaux, est composée de musiciens professionnels retraités, notamment Dame Gwyneth Jones, grande soprano qui, du haut de ses 76 ans et malgré une voix que l’âge a abîmée, livre une formidable interprétation de l’aria Vissi d’Arte de Puccini, qui résume en quelques mots la vie de ces retraités aux passions presque adolescentes, « vissi d’arte, vissi d’amore », « j’ai vécu d’art, j’ai vécu d’amour ».

Note : 5/10, un film sympathique aux personnages attachants, mais on regrette la platitude et la monotonie qui l’habitent. La bande son vient heureusement rattraper un peu ces défauts.

Voici le documentaire d’origine : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=HvysCByOEoY