Mai Ratima un film de Yoo Ji-tae.
Le film a obtenu le Lotus du Jury au Festival du cinéma asiatique de Deauville 2013.
Synopsis : Soo-young vient en aide àMai Ratima, une jeune femme d’origine thaïlandaise. Venue en Corée pour un mariage arrangé, elle est devenue peu à peu le souffre-douleur de sa famille d’accueil. Mai et Soo-young tombent amoureux l’un de l’autre et trouvent refuge à Séoul. Mais la séduisante Young-jin jette son dévolu sur Soo-young…
Casting : Park Ji-soo, Bae Soo-bin, So Yu-jin
Mai Ratimaest le premier film de Yoo Ji-tae, que l’on a vu acteur dans Oldboy. S’attachant à la cause des clandestins, il suit le périple de la jeune thaïlandaiseMai Ratima, mariée à un coréen pour pouvoir envoyer de l’argent à sa famille restée au pays. Devenue souffre douleur de la famille de son mari, elle fuit avec le jeune Soo-young vers Séoul. Sans papiers, devenue une clandestine, elle va très vite déchanter pendant que Soo-young part à la dérive.
Très classique, l’histoire est coupée en deux, d’un côté Mai dans une situation de plus en plus effroyable et de l’autre Soo-young qui découvre le monde de la nuit de Séoul et se fait prendre au piège de la superficialité en pensant qu’il peut tout oublier, que rien ne viendra lui rappeler sa vie précédente.
On sent fortement le besoin de Yoo Ji-tae de montrer qu’il est un cinéaste, filmant sous tous les angles, à toutes les distances, portant la caméra au plus proche, il en fait parfois un peu trop et peut nuire à l’aspect brut de l’histoire. Le montage ne parvient pas à éliminer quelques longueurs dans un film qui ne dure pourtant que 1h43.
Si Mai est très attachante en personnage fort, accablé par les évènements, il est impossible de s’attacher à Soo-young, qui est un sale petit merdeux qui va passer tout le film à prendre les mauvaises décisions et à faire montre d’une attitude lamentable. Malgré le fait que l’on nous montre que c’est par faiblesse qu’il est entraîné ainsi, cette succession sans fin d’erreurs qui l’enfoncent de plus en plus loin dans sa situation devient trop flagrante. Son aveuglement et la façon dont il abandonne Mai rendent improbable leurs retrouvailles dans cette station de métro où elle vient dormir. Il prendra sa seule et unique bonne décision 5 secondes avant la fin du film, dans une fin abrupte qui tranche avec les longueurs dont le film peut faire preuve.
Ce côté détestable et l’absence d’attachement à ce personnage qui devrait nous émouvoir dans sa faiblesse et son envie de flatter son ego masculin nuisent fortement au film.