Le film a moins de 10 ans et on peut déjà le considérer comme culte. Et pour cause, il s’agit de la meilleure comédie avec des zombies et la naissance d’un trio brillant et attachant : Shaun of the Dead.
Ils sont fous ces anglais ! d’un côté, au début des années 2000 , ils relancent la vague de films de zombies avec le 28 Jours plus tard de Danny Boyle puis ils décident d’en rire avec Shaun of the Dead. A l’origine de cette comédie horrifique, on retrouve les créateurs de la série télé Spaced écrite par Edgar Wright et Simon Pegg, le premier étant derrière la caméra, le second devant. Après un épisode où le héros était en train d’halluciner, pensant voir des zombies partout, ils passent à l’étape suivante : l’écriture du film. Ils sont évidemment rejoints par leurs acolytes de la série dont Nick Frost, compère inséparable de Simon Pegg.
Shaun of the Dead prend forme en toute indépendance avec un budget modeste mais une véritable envie de se faire plaisir et de faire plaisir au public fan de bonnes comédies mais aussi de films d’horreur. Le film devient alors une comédie romantique dans la plus pure tradition anglaise qui se déroule dans le cadre particulier d’une invasion zombies, avec les morts horribles qui vont avec. Ainsi Shaun est un adulte qui a du mal à grandir à cause de son pote Ed rivé à la télé. Un peu loser sur les bords, il vient de se faire larguer par sa copine qui en avait marre de stagner et mène une vie plus qu’ennuyeuse entre un job barbant et les pintes au pub du coin mais l’invasion zombie est l’occasion de la sauver et donc de lui montrer qu’elle peu compter sur lui et au passage, renouer des liens avec son beau-père.
Dès le titre du film, le ton est donné et Shaun of the Dead est évidemment une parodie tout autant qu’un hommage tout british aux films de George Romero avec lesquels Wright et Penn ont grandit. Les petites références sont là pour les connaisseurs, ainsi qu’à d’autres films fantastiques, et le mythe du zombie respecté mais elles ne sont pas le centre du film. Loin du film dont l’humour ne repose que sur les références (et qui sont légion), Shaun of the Dead réussit à emporter aussi le public qui n’est pas adepte des films du genre grâce à des personnages d’emblée attachants. En effet, la maladresse de Shaun, la réaction naturelle de Liz, la bonhommie de Ed, la lâcheté de David sont des traits de caractère qui nous rapprochent tout de suite de ces héros du quotidien devant faire face à une situation qui sort de l’ordinaire et évidemment avec le plus d’humour possible, sans oublier une histoire d’amour et une histoire de famille.
Ainsi, les scènes hilarantes se succèdent pendant 1h30, de ce retour de soirée bourré où les héros ne repèrent pas la menace qui arrivent et s’en amusent, au cours de théâtre pour jouer les zombies ou encore l’une des bagarres finales sur une chanson de Queen, il y a de quoi faire. Tant à l’écriture qu’à la réalisation, Shaun of the Dead se montre sacrément efficace pour détendre intelligemment l’atmosphère. Car dès ce premier film, Edgar Wright, en plus de capturer le bon esprit de Simon Pegg, fait déjà mine d’une certaine inventivité dans le découpage de son film (ce qui se vérifiera dans Scott Pilgrim) Mais on peut aussi voir dans cette comédie, un petit message d’espoir à l’égard de ces losers. Là où ils étaient avant eux-même les zombies d’un monde qui avance, ils semblent être les seuls à avancer dans un monde qui s’est maintenant arrêté.
Avec une comédie à l’esprit typiquement british d’une telle qualité et accessible à tous les publics, il était normal que Shaun of the Dead ait été un succès et celui-ci a même réussi à atteindre quelques salles aux Etats-Unis. Mais sa renommée vient ensuite avec sa sortie en vidéo qui en fait rapidement un film culte, tout autant que l’équipe qui a travaillé dessus. En effet, aujourd’hui, Edgar Wright, Simon Pegg et Nick Frost possèdent une véritable base de fans qui attend chacun de leur films avec impatience, surtout suite à Hot Fuzz, second volet de leur trilogie Blood and Icecream inaugurée par Shaun et dont on attend la 3e partie The World’s End avec impatience.