Critique Cinéma : Pieta

Par Nivrae @nivrae

Pieta est le nouveau film de Kim Ki-duk qui sortira en France le 10 avril 2013.

Pieta a été projeté en clôture de la cérémonie de remise des prix du festival du cinéma asiatique de Deauville après avoir reçu le Lion d’or du festival de Venise 2012.

Synopsis : Abandonné à sa naissance, Kang-do est un homme seul qui n’a ni famille, ni ami. Recouvreur de dettes sans pitié et sans compassion, il menace ou mutile les personnes endettées dans un quartier destiné à être rasé. Un jour, Kang-do reçoit la visite d’une femme qu’il ne connaît pas et qui lui dit être sa mère. Pour la première fois de sa vie le doute s’installe en lui…

CastingLee Jung-Jin, Min-soo Jo, Ki-Hong Woo, Eun-jin Kang, Jae-rok Kim

Le nouveau film de Kim Ki-duk (Printemps, été, automne, hiver… et printemps, Samaria, Arirang,…) n’est pas à conseiller aux dépressifs. Il présente une vision extrêmement sombre d’un monde gangrené par l’argent et la souffrance et le désespoir qu’engendre une extrême pauvreté.

Lee Jung-jin crève l’écran en voyou terrifiant, promenant sa mine patibulaire à travers les rues d’un vieux quartier appelé à être détruit, menaçant et mutilant des artisans miséreux qui ne peuvent rembourser leurs prêts. C’est alors qu’une femme se met à le suivre et s’invite dans sa vie, elle dit être sa mère, qui l’a abandonné à la naissance, revenue s’excuser et prendre soin de lui. Il va alors apprendre à aimer, découvrir l’horreur de son travail et mettre le doigt, le bras, puis le corps entier dans un engrenage machiavélique, de la même manière qu’il mutile les mauvais payeurs avec leurs propres machines.

L’intrigue part d’une très bonne et terrifiante idée, même si l’on comprend rapidement de quoi elle retourne. Soutenue par l’interprétation des acteurs, elle donne au film une grande force désespérée.

Mais Kim Ki-duk en rajoute trop, des couches et des couches de misère, de souffrance, de pauvreté, de terreur, d’absence d’humanité, tant que cela finit par tourner au sadisme. Même le lapin n’y échappera pas, de façon totalement gratuite. La surenchère finit par nuire fortement au propos en transformant tout cela en un jeu de massacre dont le pinacle sera atteint dans les scènes de fin, façon camion de la DDE repeignant les routes, dont le ridicule le dispute à l’inutile et finit par provoquer le rire, la première scène menant à ces séquences suffisait amplement à la démonstration.

Note : 6/10 un très bon sujet porté par des acteurs excellents qui tourne malheureusement à l’exposition sadique du malheur des autres, se terminant en un jeu de massacre.