Nouvelle édition du S.A.V des lecteurs, rubrique à l’attention des jeunes Padawans dans laquelle je traite les interrogations et thématiques qui reviennent le plus souvent dans vos mails, n’ayant pas le temps d’y répondre individuellement, en espérant que cela puisse profiter au plus grand nombre.
A peine leurs premiers spec-scripts imprimés, maints jeunes auteurs se posent (et me posent) cette question, angoissés à l’idée de faire seuls leurs premier pas dans le métier. Ils ne réalisent hélas pas qu’ils prennent le problème à l’envers…
Comme nous l’avons vu à maintes reprises dans ces colonnes, lorsqu’un scénariste débutant s’attaque à un projet de sa seule initiative, il prend non seulement le risque que son scénario finisse son existence sur une étagère, mais celui tout aussi considérable de ne pas savoir défendre son projet s’il obtient un rendez-vous. Comment convaincre une société d’investir sur son script lorsqu’on est encore inconnu? Pire encore, comment éviter de « se faire avoir » par un producteur peu scrupuleux?
Nombre jeunes auteurs sans contacts imaginent naïvement que « prendre un agent » résoudra tous leurs problèmes. Seulement voilà, ils résonnent à l’envers. Dans les faits, à moins d’être déjà illustre (ce qui est fort rare pour un scénariste), on n’engage pas un agent, c’est lui qui vient vous chercher. Les agents ont très rarement une vocation de dénicheur de jeunes talents, ne serait-ce que parce qu’ils ont déjà de gros fichiers à gérer. Ils commencent à s’intéresser aux auteurs quand ils travaillent avec une certaine régularité. Il vous faudra en conséquence décrocher vos premiers engagements seul(e) comme un(e) grand(e) avant de frapper à leur porte.
Autre idée reçue à chasser tout de suite de votre esprit, les agents ne cherchent pas non plus de travail à leurs clients. Même s’ils facilitent grandement les mises en contact, et prodiguent d’excellents conseils, ils ne démarchent pas à la place du scénariste.
Le rôle d’un agent de scénariste n’est pas négligeable pour autant. C’est lui qui négocie les contrats de l’auteur avec les producteurs: rémunération bien entendu, mais aussi clauses diverses et variées (et souvent abusives), notamment les droits annexes. Très honnêtement, cela retire une très grosse épine du pied du scénariste mais, considérant que l’agent se voit attribuer 10, voire 15% de la rémunération de son client, ce service n’est intéressant pour un auteur que s’il est déjà établi et travaille régulièrement.
A noter qu’il existe diverses ressources pour négocier correctement ses premiers contrats. Vous trouverez sur les sites de la SACD et de la Scam de très précieuses informations juridiques et pourrez télécharger des contrats-type: bible, option, film unitaire, épisode de série…
Vous pouvez d’autre part, et je vous y encourage vivement, vous adresser à l’association Séquences 7 pour vous guider dans vos premiers pas dans la profession.
N’hésitez pas à m’envoyer vos questions si vous pensez qu’elles peuvent figurer dans une prochaine édition, et qu’elles ne sont pas déjà traitées dans la Foire aux Questions du blog, via le formulaire de contact et en précisant bien le nom de la rubrique dans l’objet de votre message.
Rendez-vous dans quinze jours pour une nouvelle édition du S.A.V. des lecteurs…
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