Après la première saison qui vient d’être diffusée, revenons sur l’intégrale de la série The Hour, nouvelle perle british retranscrivant à travers les yeux de journalistes, une époque révolue pour l’Angleterre.
Tout de suite, on se retrouve dans l’ambiance des 50′s avec une reconstitution assez précise mais aussi dans une atmosphère propre au milieu de la presse, entre la recherche de la vérité et les machinations politiques internes à la BBC et les complots du gouvernement. La série prend ainsi le temps de s’installer dans la première saison pour poser des personnages plus qu’intéressants où même les plus clichés se révèlent moins manichéens qu’on ne le pense, tous à la recherche d’un but : informer, même si cela leur coute leur vie personnelle.
Ainsi, l’un des personnages les plus intéressants est sans conteste celui de Abbie, interprétée par Romola Garai. Productrice de l’émission et journaliste hors paire mais célibataire, elle doit se montrer forte dans ce milieu d’hommes oùle sexisme a toujours ses droit. Sans être une figure féministe revendiquant ses droits, elle se montre forte et apte à gérer son équipe et à faire face aux pressions de la hiérarchie sans pour autant renier ses sentiments. A ces côté, c’est Ben Wishaw qui attire forcément la lumière dans son rôle de journaliste ambitieux et obstiné à découvrir la vérité. Il se révèle encore ici particulièrement charismatique et son personnage connais une belle évolution sur les deux saisons en restant fidèle lui même. Et dans ce trio, il ne faut pas oublier Dominic West incarnant le journaliste vedette du show, en apparence superficiel mais qui trouve finalement sa raison d’être dans l’information.
Si la première saison se révèle haletante mais parfois confuse dans son intrigue politique en cherchant à déloger un complot à grande échelle, elle peine par contre à trouver son rythme en laissant trop de temps de discussion pas forcément utile à ses personnages. Un équilibre qui sera trouvé dans la seconde saison où les aspect journalistiques et personnels seront traités sur un même pied d’égalité et qui se retrouveront même adroitement mêlés. Ainsi, si le nouveau complot a une échelle moins importante, les décisions personnelles de notre équipe a des conséquences plus directes sur l’histoire.
Mais plus passionnant dans the Hour, en dehors des complots politiques et des personnages, reste tout de même cette chronique sur les coulisses de la télévision. On y découvre au travers des deux sessions de 6 épisodes les rouages de l’information comme rarement exposés dans une fiction. La création de cette nouvelle émission d’investigation qui doit d’abord se faire une place sur la grille de la chaîne malgré les pressions gouvernementales puis lutter contre la concurrence est passionnante et on aimerait bien rester dans l’envers du décor bien plus longtemps.
Voilà, avec un casting 3 étoiles et un savoir-faire tout britannique, la BBC nous ouvre ses portes avec une nouvelle série historique passionnante, reflet d’une époque et d’une profession passionnante quand elle est exercée par des passionnés. Dommage qu’une nouvelle saison n’ai pas été demandée.