Retour aux contes de notre enfance avec Jack le Chasseur de Géants. Une aventure qui ne révolutionne rien mais nous fera passer un bon moment de légèreté.
En effet, celui-ci trouve dans cette commande l’occasion de réaliser un film familial qui surfe autant sur l’amour des contes et du cinéma à monstres de Ray Harryhausen que sur une légèreté naïve trop rare aujourd’hui au cinéma. L’occasion également pour Singer de tester de nouvelles technologies comme la 3D ou la performance capture et de montrer qu’il peut tenir les rênes d’un blockbuster moins prise de tête qu’à l’accoutumée.
Ainsi, pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, Jack est un jeune fermier un peu naïf qui va échanger son cheval contre des haricots magiques. Dès qu’ils les arrose, les haricots deviennent si gigantesques qu’ils lui permettent d’arriver au pays des géants où la princesse a été retenue prisonnière. Il va donc partir à son secours et devoir défendre son pays contre l’invasion des monstres. Une histoire somme toute classique mais que Singer arrive à mener à un rythme soutenu pour nous faire oublier ses failles.
Il faut dire qu’entre les mains de n’importe quel faiseur, Jack le Chasseur de Géants aurait pu vite devenir un produit formaté à l’humour plutôt lourd et aux scènes d’actions surdécoupées. Avec Singer, il n’en est rien et on peut même dire qu’il apporte une certaine fraicheur dans le récit grâce à une mise en scène élégante, bien adaptée à la 3D. Évidemment on reprochera des effets visuels trop voyants et aux incrustations parfois maladroites, mais d’un autre côté, le ton léger et le rythme trépidant du film font facilement passer ces défauts.
On ne demande pas à Jack le Chasseur de Géants d’apporter beaucoup de renouveau et son récit s’en accommode très bien, jouant simplement avec les codes du conte pour nous embarquer aux côtés de personnages pas toujours charismatiques (Nicholas Hoult) mais jamais tête à claque. D’ailleurs, même la princesse n’est pas aussi cruche qu’à l’accoutumée, inscrivant alors le film dans un ton plutôt moderne tout en étant particulièrement raffiné (la patte british d’Ewan McGregor n’y est pas étrangère).
Sans autre prétention que celle de divertir son public sans le prendre pour un imbécile, Bryan Singer fait donc convenablement son boulot dans la bonne humeur. On retrouve les 9 ans que l’on avait quand les parents ou grands-parents nous racontaient des histoires de géants mangeurs d’hommes, de fermiers courageux et de princesses à sauver et c’est tout ce qui importe.