Free Angela and all political prisoners, de Shola Lynch

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

De Shola Lynch
Avec Angela Davis, Eisa Davis
Documentaire
USA – 2011 – 1h37
Date de sortie : 3 avril 2013

Synopsis : Féministe, communiste, militante du mouvement des droits civiques aux États-Unis, proche du parti des Black Panthers, Angela Davis s’investit dans le comité de soutien aux Frères de Soledad, trois prisonniers noirs américains accusés d’avoir assassiné un gardien de prison en représailles au meurtre d’un de leur codétenu. Accusée en 1970 d’avoir organisé une tentative d’évasion et une prise d’otage qui se soldera par la mort d’un juge californien et de 4 détenus, Angela devient la femme la plus recherchée des Etats-Unis.

Arrêtée, emprisonnée, jugée, condamnée à mort, elle sera libérée faute de preuve et sous la pression des comités de soutien internationaux dont le slogan est Free Angela

A propos du film
Construit autour d’interviews d’Angela Davis et d’images d’archives, le film réalisé par Shola Lynch retrace l’extraordinaire parcours de cette femme incendiaire au cocktail d’attributs ayant fait d’elle le pire cauchemar de l’establishment américain. Non seulement elle était instruite, intelligente et dotée d’un franc-parler, mais elle était aussi une socialiste, une Afro-américaine et une femme. « Free Angela and  All Political Prisoners » est l’histoire passionnante de la façon dont Angela Davis est devenue une icône internationale de la révolution sociale et de la politique progressiste.

En 1972, Yolande DuLuart a également réalisé un documentaire sur l’engagement d’Angela Davis qui s’intitule Angela Davis: Portrait of a Revolutionary.

Dans ce nouveau documentaire, la légendaire activiste Angela Davis parle pour la première fois de son emprisonnement comme terroriste et conspiratrice dans les années 1970. Ce qui est devenu un point déterminant dans la lutte de la libération des Noirs et l’a transformée en une icône révolutionnaire

Bien que la véritable Angela Davis apparaisse dans ce documentaire, l’actrice Eisa Davis, qui est par ailleurs sa nièce, reprend également le rôle de la militante.

Un devoir de mémoire

Avec ce documentaire, la réalisatrice a voulu mettre en lumière et retracer le parcours hors du commun de cette figure étonnante de la seconde moitié du XXe siècle qu’est Angela Davis : « Je voulais comprendre comment une jeune intellectuelle noire, âgée de 26 ans, brillante professeure de littérature, s’est retrouvée sur la liste des dix personnes les plus recherchées par le FBI, traquée et emprisonnée« , explique Shola Lynch. Avec Free Angela, il est aussi question du devoir de mémoire, et de la transmission de la mémoire : « J’ai voulu que Free Angela & all political prisoners soit aussi un témoignage pour les plus jeunes« , précise-t-elle.

« Je crois qu’il est important que les jeunes gens d’aujourd’hui comprennent ce que ça signifiait de se sentir puissants collectivement, et capables de changer le monde ». Angela Davis

Free Angela, le  résultat d’un travail de longue Haleine

Le film est parsemé de nombreuses images d’archives. Il est le fruit d’un travail de recherche de longue haleine : il a fallu mettre la main sur toutes les archives, puis les restaurer, et uniformiser les supports, ce qui a demandé de l’argent et du temps (la création du film, du début à la fin, a pris huit ans).

Free Angela, deuxième documentaire de Shola Lynch

Free Angela est le deuxième documentaire que réalise Shola Lynch après Chisholm ’72: Unbought & Unbossed en 2004. Déjà, dans ce long métrage, elle racontait l’histoire d’une figure majeure de la politique américaine, Shirley Chisholm.

Lors du festival de Toronto, c’est Will Smith, producteur associé du film, et sa femme Jada Pinkett Smith qui ont présenté Free Angela.

Angela Davis

Angela Yvonne Davis, née le 26 janvier 1944 à Birmingham en Alabama, est une militante américaine communiste1 des droits de l’homme et un professeur de philosophie.

Militante du mouvement des droits civiques aux États-Unis, proche du Black Panther Party, elle fut poursuivie par la justice à la suite de la tentative d’évasion de trois prisonniers, surnommés les Frères de Soledad, qui se solda par la mort d’un juge californien en août 1970.

Emprisonnée vingt deux mois à New York puis en Californie, elle fut finalement acquittée et poursuivit une carrière universitaire qui la mena au poste de directrice du département d’études féministes de l’université de Californie. Ses centres d’intérêt sont la philosophie féministe, et notamment le Black Feminism, les études afro-américaines, la théorie critique, le marxisme ou encore le système carcéral. En 1997, elle fait son coming out auprès du magazine Out.

Elle fut à deux reprises, en 1980 et 1984, candidate à la vice-présidence des États-Unis pour le parti communiste américain.

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