Berberian Sound Studio de Peter Strickland

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Après avoir remporté, le Grand Prix au Festival Hallucinations Collectives, le 1er avril, Berberian Sound Studio est sur les écrans à partir du mercredi 3 avril 2013.

Berberian Sound Studio
Réalisé par Peter Strickland
Avec Toby Jones, Cosimo Fusco, Eugenia Caruso
Genre Horreur
GB, 2012, 1h32,
Date de sortie 3 avril 2013

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Synopsis :  1976 : Berberian Sound Studio est l’un des studios de postproduction les moins chers et les plus miteux d’Italie. Seuls les films d’horreur les plus sordides y font appel pour le montage et le mixage de leur bande sonore. Gilderoy, un ingénieur du son naïf et introverti tout droit débarqué d’Angleterre, est chargé d’orchestrer le mixage du dernier film de Santini, le maestro de l’horreur. Laissant derrière lui l’atmosphère bon enfant du documentaire britannique, Gilderoy se retrouve plongé dans l’univers inconnu des films d’exploitation, pris dans un milieu hostile, entre actrices grinçantes, techniciens capricieux et bureaucrates récalcitrants. À mesure que les actrices se succèdent pour enregistrer une litanie de hurlements stridents, et que d’innocents légumes périssent sous les coups répétés de couteaux et de machettes destinés aux bruitages, Gilderoy doit affronter ses propres démons afin de ne pas sombrer…

A propos du film

Le lieu de l’action est un studio de montage et de mixage des bandes sonores de films d’horreur, situé en Italie. Le tournage s’est déroulé dans les Three Mill Studios, à Londres.

La décoratrice Jennifer Kernke a reconstitué le Berberian Sound Studio et s’est chargée de trouver les accessoires des années 1970 : « Pour l’auditorium et le studio, nous voulions créer une sorte de garage fait de bric et de broc, et donner l’impression que l’on pénètre dans l’antre d’un bidouilleur de génie« , indique-t-elle.

Dans le film, la musique occupe une place centrale. Peter Strickland est par ailleurs fasciné par les sons et musiques expérimentales, et a mis cette passion à profit dans son long métrage.

Le terme « berberian » contenu dans le nom du studio – et, ipso facto, dans le titre du film, Berberian Sound Studio – est un clin d’œil à la chanteuse américaine Cathy Berberian, mariée à l’un des pionniers de la musique électro-acoustique. Le cinéaste a lui-même fait partie d’un groupe d’électro-acoustique : The Sonic Catering Band.

 Berberian Sound Studio traitant de l’univers du son, Peter Strickland a invité des artistes expérimentaux à apparaître dans son film : « Le film n’aurait rimé à rien si nous ne nous étions pas entourés de gens qui évoluent vraiment dans cet univers. Tout tourne tellement autour du son, je pense qu’il était important que certains personnages utilisent ce matériau pour des expositions ou des créations musicales dans la vraie vie. Mettre ces personnes méconnues à l’honneur semblait tout indiqué« , révèle-t-il. Parmi ces artistes, on peut citer Pal Toth ou Jean-Michel Van Schouwburg.

 Un film cosmopolite

Le film est britannique, mais la trame se déroule en Italie, le casting inclut donc des acteurs de nationalités différentes, et une partie des dialogues est en italien. Le protagoniste est incarné par le comédien anglais Toby Jones.  Trois des acteurs sont italiens : Antonio Mancino, Cosimo Fusco et Salvatore Li Causi. Tonia Sotiropoulou, qui interprète la secrétaire, est quant à elle de nationalité grecque.

Un hommage au giallo

Pour le réalisateur, Berberian Sound Studio n’est pas à proprement parler un film d’horreur  :  »L’horreur constitue le point de départ du scénario, mais Berberian Sound Studio n’est pas un film d’horreur en soi. Je dirais que le principe était de rebondir sur le genre, d’établir dès le départ qu’il n’y aurait ni sang, ni meurtres, mais tout en conservant un côté effrayant. Ce qu’il y a de bien avec ce genre, c’est qu’il a une histoire, des règles et des codes qui lui sont propres, et qu’on ne peut pas manipuler à loisir« , déclare Peter Strickland.

 Avec ce film d’horreur sombre et très stylisé, le cinéaste Peter Strickland ne se cache pas d’avoir voulu réaliser un film hommage au genre italien du giallo.

Rapport à la violence

Selon l’acteur principal, Toby Jones, le film pose la question du rapport qu’entretient le spectateur de cinéma à la violence à laquelle il est confronté dans les films qu’il regarde : « Gilderoy regarde l’écran, il n’a pas le choix, et il se retrouve non seulement impliqué, mais presque absorbé par ces films, qui finissent par le dévorer. Je pense que Peter [Strickland] s’interroge sur la façon dont ce que nous regardons et notre façon de le regarder peut nous corrompre, et sur la manière dont la violence entame graduellement notre seuil de tolérance. »

Guests

Berberian Sound Studio traitant de l’univers du son, Peter Strickland a invité des artistes expérimentaux à apparaître dans son film : « Le film n’aurait rimé à rien si nous ne nous étions pas entourés de gens qui évoluent vraiment dans cet univers. Tout tourne tellement autour du son, je pense qu’il était important que certains personnages utilisent ce matériau pour des expositions ou des créations musicales dans la vraie vie. Mettre ces personnes méconnues à l’honneur semblait tout indiqué« , révèle-t-il. Parmi ces artistes, on peut citer Pal Toth ou Jean-Michel Van Schouwburg.

Deuxième film de Peter Strickland

Berberian Sound Studio est le second long métrage de Peter Strickland.

Il a reçu l’Ours d’Argent, à Berlin, en 2009, pour son premier film, le thriller Katalin Varga.

 Festivals

  • Prix du jury et Prix de la Critique Internationale au Festival du Film Fantastique de Gerardmer
  • Grand prix du festival Hallucinations collectives 2013