La belle endormie de Marco Bellocchio

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La belle endormie
Réalisé par Marco Bellocchio
Avec Toni Servillo, Isabelle Huppert, Alba Rohrwacher
France/Italie, 2012, 1h50
Date de sortie 10 avril 2013

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Synopsis : Le 23 novembre 2008, l’Italie se déchire autour du sort d’Eluana Englaro, une jeune femme plongée dans le coma depuis 17 ans. La justice italienne vient d’autoriser Beppino Englaro, son père, à interrompre l’alimentation artificielle maintenant sa fille en vie. Dans ce tourbillon politique et médiatique les sensibilités s’enflamment, les croyances et les idéologies s’affrontent. Maria, une militante du Mouvement pour la Vie, manifeste devant la clinique dans laquelle est hospitalisée Eluana, alors qu’à Rome, son père sénateur hésite à voter le projet de loi s’opposant à cette décision de justice. Ailleurs, une célèbre actrice croit inlassablement au réveil de sa fille, plongée elle aussi depuis des années dans un coma irréversible. Enfin, Rossa veut mettre fin à ses jours mais un jeune médecin plein d’espoir va s’y opposer de toutes ses forces.

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 A propos du film

Le film s’inspire de la véritable histoire d‘Eluana Englaro, une Italienne d’une trentaine d’années plongée dans un état végétatif irréversible pendant dix-sept ans, suite à un accident de voiture. Elle mena le pays à ébullition en demandant, via son père, à ce que son système d’alimentation artificielle soit débranché… Opposant ainsi la communauté scientifique et les sources vaticanes, les tribunaux, les journaux, les défenseurs et les opposants à l’euthanasie. Un des segments du film met en scène le personnage d’Uliano Beffardi (Toni Servillo). Il s’agit d’un rôle d’homme politique en référence directe à Silvio Berlusconi, et au décret de dernière minute qu’il tenta de faire passer pour faire halte au processus d’euthanasie engagé. Sans succès.

 Le réalisateur Marco Bellocchio n’a pas souhaité faire un film qui prendrait parti ou imposerait son point de vue sur le bien fondé de l’euthanasie. Ainsi, Eluana Englaro ne figure pas dans le film en tant que personnage. En effet, La Belle endormie est davantage axé sur les histoires respectives de personnages satellites : la Divina Madre, une grande actrice sur le déclin jouée par Isabelle Huppert, un homme politique, un médecin, ou encore une droguée. Leurs histoires se déroulent en parallèle des derniers jours d’Eluana Englaro, comme une œuvre à visages multiples orientés sur une même attente.

Plusieurs scènes du film ont été filmées à l’extérieur de la maison médicalisée où Eluana Englaro a séjourné. Certains figurants qui faisaient partie du groupe de protestataires présents en 2009, lorsque se sont déroulés les évènements ont été engagés pour jouer leur propre rôle.

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La belle endormie et les festivals

Le film a été présenté à la Mostra de Venise en 2012 et Daniele Cipri a remporté le Prix Marcello Mastroianni du « meilleur acteur émergent« .

Marco Bellocchio

Marco Bellocchio

Marco Bellocchio est un réalisateur, scénariste et producteur italien, né le 9 novembre 1939 à Bobbio sur les collines de la province de Plaisance, Italie

Marco Bellocchio quitte l’Université pour intégrer l’Académie d’Art dramatique de Milan avant de passer par le Centre expérimental de Cinéma de Rome et la Slade School des Beaux-Arts de Londres. Après quelques courts métrages il réalise son premier long en 1965 : Les Poings dans les poches, remarqué par la critique.

 Rompant avec le néoréalisme, le cinéaste crée des oeuvres baroques et engagées qui passent au vitriol les piliers de la société italienne : religion (Au nom du père, 1971), famille (Le Saut dans le vide, 1979), et armée (La Marche triomphale, 1976). Il fait preuve d’une grande fidélité envers ses collaborateurs notamment des acteurs comme Lou Castel, qu’il a découvert, ou Michel Piccoli et Anouk Aimée, tous deux prix d’interprétation à Cannes en 1980 pour Le Saut dans le vide. Ses films subversifs sont entourés d’un parfum de scandale à l’image du Diable au corps qui a mis en émoi les festivaliers à Cannes à cause d’une scène de fellation.

 Marco Bellocchio adopte une approche moins provocatrice à partir des années 80 avec Les Yeux, la bouche et Henri IV, le roi fou (1984). Il s’inspire aussi plus fréquemment d’oeuvres littéraires comme pour La Nourrice, adapté d’un conte de Luigi Pirandello, et sélectionné au Festival de Cannes.

Cependant en 2002, il suscite l’ire du Vatican avec un nouveau film sur l’Eglise catholique, Le Sourire de ma mère avec Sergio Castellitto.  Deux ans plus tard, en revenant sur l’assassinat d’Aldo Moro dans Buongiorno, notte, présenté à Venise, Bellocchio crée une nouvelle controverse dans un pays encore marqué par les « années de plomb ».

En 2007, il revient avec Le Metteur en scène de mariages, un film où un réalisateur en fuite rencontre trois mystérieux personnages, et Sorelle, auquel il donnera suite en 2010 avec Sorelle mai.

Puis,suit en 2009 Vincere, un biopic sur la maitresse de Benito Mussolini et la montée du fascisme en Italie, prouvant qu’il n’a rien perdu de son mordant. Le film est présenté en compétition au Festival de Cannes en 2009, présidé cette année-là par Isabelle Huppert . Une actrice qu’il dirige dans La Belle endormie, un film centré autour de la polémique de l’euthanasie.