Syfy met les petits plats dans les grands avec Defiance, une nouvelle série de SF post apocalyptique qui promet d’être assez riche et à suivre à la télé mais aussi en jeu vidéo.
Si on toujours tendance à se moquer des téléfilms au rabais de SyFy à base de monstres et aux effets visuels assez mauvais, il n’en est pas de même pour les séries que produit la chaîne, le plus bel exemple étant incontestablement l’illustre Battlestar Galactica. Mais cela faisait un moment que l’on attendait une nouvelle série de SF qui pourrait se montrer à la hauteur. Defiance représente ainsi ce mince espoir tout en s’en éloignant complètement en imposant un tout autre univers et d’autres questions.
Pour l’instant nous n’avons vu que l’épisode pilote de la série qui condense à lui seul les défauts comme les promesses que pourrait bien avoir la série. Nous nous retrouvons donc sur Terre, 30 ans après une guerre intergalactique qui n’a laissé que des ruines et quelques survivants qui devront collaborer pour survivre. C’est ainsi que Nolan débarque dans la ville de Defiance (ex Saint Louis dont il ne reste plus que l’immense arche visible) où humains et extraterrestres apprennent à cohabiter et ce n’est pas toujours facile mais lorsque c’est la ville qui est menacée, tout le monde va devoir lutter.
Dans le pilote, les personnages qui nous sont présentés semblent assez clichés. De Nolan (Grant Bowler), le mercenaire au grand cœur à Amanda (Julie Benz), douce maire de la ville ou le sage Rafe (Graham Greene), les personnages vont devoir lutter pour exister au delà du pilote et nous surprendre. D’autant plus que les relations qui sont installées ici semblent assez prévisibles entre les histoires de sœurs aux trajectoires contraires, de fille adoptive et rebelle et d’extraterrestres comploteurs. Ajoutez à cela une réalisation qui n’épargne pas les décors en carton pâte ou sur fond vert pas toujours de bon goût et qui montre bien les limites de budget.
Mais au delà des clichés, ce sont les thèmes qui sont implantés par petites doses dans le pilote qui sont intéressants et qui pourraient donc emmener la série au delà du premier degré venant tout droit des années 90 qui est pour l’instant de rigueur. En effet, si les scénaristes poussent la série vers des thèmes plus politiques et socaux pour montrer les problèmes de cohabitation et de tolérance entre les espèces ce pourrait être une bonne direction et une belle métaphore de notre monde actuel. Ce type de thématique pourrait ainsi élever la série au dessus du lot avec des bases prometteuses et un univers déjà assez complet qu’on ne demande qu’à explorer.
La série sera diffusée sur SyFy France presque en simultané avec les USA dès le 16 avril, mais la chaîne tente un autre pari avec Defiance, celui de l’expérience plurimedia. En effet, il nous sera possible d’explorer davantage l’univers de Defiance avec un jeu vidéo dont l’histoire se déroulera en parallèle avec la série, l’un ayant une incidence sur l’autre. Une manière de montrer que SyFy n’hésite décidément pas à innover et que Defiance est un projet murement réfléchi avec des acteurs enthousiastes pour tenter de nouvelles expériences. En espérant que tout cela sera aussi riche que l’est la promesse.