Après des mois d’attente et de report, voilà qu’arrive enfin Upside Down, une jolie fable portée par un couple mignon qui fera oublier les trous du scénario.
Il en aura fallu du temps pour qu’Upside Down arrive enfin sur les écrans. Entre les problème de production, les rallonges pour la finalisation des effets visuels et un marketing qui ne savait pas trop quoi faire avec ce projet original au départ né d’une volonté ambitieuse et indépendante (pour tous les détails sur les multiples reports du film depuis 2 ans, je vous conseille l’excellent article de FilmsdeLover). On se dit alors que tout ce retard cache quelque chose de louche et que sous ses airs de film d’une beauté bluffante se cache sans doute un gros problème dans l’histoire… et c’est en partie vraie.
Car dans Upside Down, le réalisateur Juan Solanas tente le pari fou de nous présenter un monde où deux planètes jumelles sont si proches qu’un pont a été établi entre elles. Dans une opposition des classes tout ce qu’il y a de plus classique, on retrouve alors un le monde d’en haut, riche et moderne et le monde d’en bas, pauvre et en ruine. Mais il ne faudra pas chercher bien longtemps le discours social incisif car malgré l’ambition qu’affiche le réalisateur dans la voix off d’ouverture (et c’est peut-être dans cette annonce que le film pêche, donnant au film une portée qu’il n’aura jamais), le film ne va porter que sur l’histoire d’amour intense mais impossible entre un garçon d’en bas et une fille d’en haut.
En exposant ses règles dès le début du film, Solanas donne à son univers une certaine tangibilité et même si l’ensemble très très simpliste dans son approche cela fonctionne, d’autant plus que plastiquement, le film est un régal de chaque instant pour les yeux. En cela, impossible de nier la beauté visuelle du film qui offre de véritables tableaux en apesanteur (aidé par une musique aérienne avec notamment du Sigur Ros) et qui profite de certains beaux décors en ruines (le restaurant dans lequel les deux amants ont rendez-vous est tout de même très beau). Ce cadre unique donne alors toute son identité au film.
Mais la beauté ne suffit pas et malheureusement, le scénario de Upside Down va constamment rester au ras des pâquerettes, n’offrant jamais une réelle menace pour le couple tentant de se retrouver et multipliant les facilités afin de résoudre toutes les situations. Totalement cliché et assez niais, le film l’est assurément, d’autant plus qu’il passe totalement à coté d’éléments intéressants qui auraient pu approfondir son histoire et donner plus de consistance au récit mais aussi aux personnages. Et ce n’est pas le petit tour de magie final superflu qui va arranger les choses car l’histoire du « couple qui va changer les choses» promise au début ne sera jamais racontée.
Pourtant, malgré sa simplicité trop évidente, il se dégage tout de même un certain charme de ce Upside Down. En plus du visuel, le couple Kirsten Dunst et Jim Sturgess fonctionne plutôt bien. Voir les deux acteurs réunis à l’écran donne au film un côté très mignon qui fait que l’on en oublie facilement la superficialité de l’histoire pour plonger en apesanteur avec les personnages pendant un instant. Au moins, si le coté SF est mis de côté, le côté romantique rend le film attachant.
Finalement, si il vaut surtout le coup d’œil pour son visuel sublime, Upside Down se révèle tout de même touchant dès lors que l’on a compris qu’il n’irait pas très loin dans son intrigue et la complexité de son univers. On comprend lors les problemes qu’a pu rencontrer le film pour arriver sur les écrans mais ce n’est pas forcément une raison pour l’ignorer.