Enfance clandestine de Benjamin Ávila

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Enfance clandestine
de Benjamin Ávila
Avec Ernesto Alterio, Natalia Oréiro, César Troncoso
Argentine, 2012, 1h52
Date de sortie : 8 mai 2013
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Synopsis

Argentine 1979. Juan, 12 ans, et sa famille reviennent à Buenos Aires sous une fausse identité après des années d’exil. Les parents de Juan et son oncle Beto sont membres de l’organisation Montoneros, en lutte contre la junte militaire au pouvoir qui les traque sans relâche.

Pour tous ses amis à l’école et pour Maria dont il est amoureux, Juan se prénomme Ernesto. Il ne doit pas l’oublier, le moindre écart peut être fatal à toute sa famille.

C‘est une histoire de clandestinité, de militantisme et d’amour.

Benjamin Ávila

L’histoire récente de son pays, l’argentin Benjamin Avila l’a vécue au plus profond de sa chair : à peine entré dans l’adolescence il perdrait sa mère, militante clandestine d’un parti révolutionnaire, tuée par les nervis de la junte militaire

Après un documentaire intitulé Nietos, sur les enfants des « disparus » dont les identités ont été rétablies par les grands-mères de la Plaza de Mayo, Avila livre avec Enfance clandestine son premier film de fiction. Enfance clandestine est produit par Luis Puenzo (l’auteur du culte L’Histoire officielle, film-référence sur la période).

Un film pas totalement autobiographique

Bien qu’inspiré de sa propre enfance, le cinéaste « ne voulait pas d’un film autobiographique ». Il souhaitait « se servir de ce qu’il avait vécu pour revisiter l’histoire de la dernière dictature en Argentine entre 1976 et 1983 de son point de vue d’enfant et raconter une histoire d’amour entre gamins et parler ainsi du militantisme de cette époque où la peur côtoyait la joie, l’amour et la passion ».

Un des thèmes principaux du film : vivre une enfance ordinaire dans des circonstances extraordinaires

Comment vivre une enfance ordinaire dans des circonstances extraordinaires ? Comment comprendre des choix et des problèmes d’adultes quand on a suffisamment à faire avec les questionnements de son âge ?

Le film aborde ces sujets en suivant la double vie de Juan/Ernesto :

• D’un côté Juan, découvre ce monde d’adultes fait de convictions politiques, d’actions militantes et des pressions / représailles qui en découlent. Soit autant de séquences au cours desquelles le spectateur va retenir son souffle de peur de voir Juan et toute sa famille se faire arrêter / tuer avant d’être subjugué par la beauté de la séquence onirique qui suit.

• De l’autre, ‘Ernesto voit son cœur battre et découvre l’amour , au contact de la jolie Maria.

La mise en scène de Benjamin Avila privilégie les plans serrés qui à la fois retranscrivent le sentiment de claustration de cette famille réduite à la clandestinité, la vision parcellaire que l’enfant peut avoir de la réalité, et la sensualité de son éveil au sentiment amoureux. Les scènes les plus dures sont évoqués par des séquences animées.

Enfance clandestine et les festivals :

Le film a été présenté à la quinzaine des réalisateurs lors du festival de Cannes 2012.