Deux maisons d’éditions, deux auteurs pour quatre séries en cours dont les nouvelles aventures sont sorties en avril et sur lesquelles on peut se pencher. On retrouve donc Scott Snyder sur Batman et Swamp Thing et Robert Kirkman sur Invincible et Brit.
Batman – la Nuit des Hiboux
Commençons tout de suite avec le plus attendu, je veux bien sur parler du Batman par Scott Snyder. Avec la Cour des Hiboux, l’auteur revenait de manière passionnante sur la relation entre Batman et la ville de Gotham dont il explorait d’ailleurs l’histoire. Avec la Nuit des Hiboux, il met donc fin à son arc avec toujours ce même mystère malsain et gothique. Pourtant, sans être une lecture désagréable (on y prend même beaucoup de plaisir, notamment quand les hiboux déploient toutes leurs forces face à la bat-family), la conclusion s’avère relativement décevante car tentant encore une fois de faire le lien avec la famille Wayne qui n’en fini décidément pas de s’agrandir. Il n’était pourtant pas utile d’arriver à ce degré de proximité, d’autant plus qu’un rapprochement avec Nightwing était déjà amplement suffisant pour cibler la menace.
Ce tome souffre aussi du haut niveau qu’avaient mis l’auteur et le dessinateur précédemment. Les épisodes centraux étaient tellement fous dans leur orchestration qu’il y a ici comme un soufflé qui retombe, d’autant plus que nous connaissons maintenant les réponses.
Le tome est conclu par des épisodes plus anecdotiques, pas désagréables mais qui n’apporteront rien au mythe. Il ne nous reste alors plus qu’à attendre l’arc suivant et le retour de l’increvable Joker.
Swamp Thing – Liens et Racines
Après avoir fait renaitre Alec Holland dans la peau de la Créature du Marais et nous avoir réintroduit toute la mythologie autour de la Sève, du règne végétal face à un ennemi implacable, la Nécrose, Scott Snyder renforce cette fois son histoire toujours aussi prenante. Notre héros maintenant conscient de lui-même peut enfin partir en guerre contre cette chose qui menace toute vie. Récit d’horreur épique digne de Lovecraft, Swamp Thing se révèle d’autant plus passionnant que les personnages deviennent aussi plus complexes (le parcours d’Abigail est toujours aussi surprenant et tragique). Il est toujours ici question d’histoires tournant autour de la biologie et de récit métaphysique sur la force de la nature dessiné par un Yanick Paquette particulièrement inspiré. A noter également qu’Animal Man (la série sœur de Jeff Lemire) fait ici son irruption dans le marais pour donner un coup de main et orienter les deux séries dans des directions différentes que l’on a hâte de découvrir.
Invincible – Changement de rythme
Après avoir reposé quelques bases dans le quotidien de Mark Grayson, Robert Kirkman décide de chambouler complètement le cadre de vie et de travail d’Invincible. En effet, son boss Cecil se révèle enfin au grand jour et son petit frère commence à montrer ses premiers signes d’instabilité. Voilà encore comment, en une poignée d’épisodes, l’auteur arrive en permanence à renouveler sa série sans jamais perdre de vue ses objectifs à venir (on sait qu’une menace viltrumite devrait arriver). En ce sens, Invincible est toujours aussi surprenant, rythmé, frais, sincère et agréable à lire. On se répète toujours mais Invincible le confirme à chaque fois, c’est la série de super-héros la plus sympa du moment.
Brit – tome 3 – Gueule Cassée
Dans l’univers d’Invincible, il y a Brit, un vieux et indestructible héros qui vit avec une strip-teaseuse et tente d’avoir une vie de famille plutôt mouvementée entre les missions secrètes qu’il doit mener. Après 2 tomes plutôt emballant, ce 3e baisse un peut de niveau et on sent bien que Kirkman commence à lâcher l’affaire. Il faut dire que de base, le héros est moins intéressant qu’Invincible et Wolf-Man (qui font d’ailleurs des apparitions remarquées) mais en plus l’histoire s’embourbe dans la confusion suite à la fausse mort de Brit et l’on s’attache moins aux personnages, d’autant plus que l’on passe la moitié du récit à côté de l’enjeu principal qui est de récupérer l’enfant de Brit pour une conclusion expédiée. C’est donc sans grand enthousiasme qu’on lit cette nouvelle aventure.