Rue des Cités est un film à quatre mains de Carine May et Hakim Zouhani. Il a été présenté au festival de Cannes 2011 dans le programme ACID et avait ravi Michel Gondry, il a été aussi présenté au festival Premiers Plans Angers 2012. Le film sortira au cinéma le 5 juin 2013.
Le film a pu voir le jour grâce à l’association Nouvelle toile, qui leur a permis d’obtenir du matériel, des techniciens etc…
Synopsis : Adilse a 20 ans. Il vit en banlieue. Sa vie se déroule sur le bitume, entre retape de scooters et glandouille avec son meilleur pote. Ce jour-là, son grand-père a disparu. Il le cherche dans la cité.
Casting : Tarek Aggoun, Mourad Boudaoud, Presylia Alves, Moussa Barry
Rue des Cités est le premier film de Carine May et Hakim Zouhani. Il dépeint la vie dans les cités d’Aubervilliers de deux jeunes à l’âge indéfinissable, quelque part entre 16 et 30 ans, ce qui permet de couvrir toute cette période dans laquelle ils sont plongés entre désœuvrement, désillusions, tentatives de s’imposer et attachement à leurs racines.
Dès qu’un film sur les cités sort, le parallèle avec La Haine de Kassovitz est obligatoire. Ici la référence est totalement assumée dans un noir et blanc qui sonne comme un hommage. Mais dans le même temps, Rue des Cités se détache de La Haine et évite de se concentrer sur la violence et les faits divers pour dépeindre la vie dans la cité. Se concentrant sur les jeunes, le film est une chronique de vie, un témoignage social qui traite également des autres générations. Du coup ce noir et blanc et cette chronique du désœuvrement de la vie de tous les jours, de jeunes sans emploi qui tiennent le mur, sans illusions, démotivés, parfois très cons mais aimant leur cité après tout fait penser à Clerks.
Tout est montré sur nos deux antihéros, la famille, les soucis et ce néant qui peuple leur vie. L’agressivité est toujours présente, souvent mal à propos, tout le temps vaine, mais c’est leur seule façon d’exister dans leur quartier et d’oublier qu’ils sont finalement des minables.
Le film prend un tour plus étrange quand viennent s’insérer des petites séquences documentaires, entre interviews et micro-trottoir qui cassent la dynamique du film. Interrogeant des habitants d’Aubervilliers sur leur vie dans cette cité, sur l’agressivité, la différence, ces entretiens n’apportent pas grand-chose au message et coupent l’histoire de façon malvenue et sans cohérence apparente avec ce qui se déroule dans les scènes précédentes. C’est d’autant plus étrange que le film ne dure que 68 minutes, ces scènes qui paraissent ajoutées donnent l’impression désagréable que les réalisateurs manquaient de matière et cherchaient à combler des vides.
Note : 6/10, une chronique de la vie dans les cités d’Aubervilliers, les passages documentaires au milieu de la fiction la coupent de façon dommageable.