Champs-Elysées Film Festival 2013 – compte rendu (1re partie)

Par Fredp @FredMyscreens

Pour la seconde année, le cinéma a occupe la plus belle avenue du monde le temps d’un festival jusqu’au 18 juin ! Partenaire du Champs-Elysées Film Festival (nous vous révélions la  sélection ici), nous avons pu en profiter pour voir quelques films. Au programme de cette première salve : Interior. Leather Bar., Dans la Tête de Charles Swan III, Hide your Smiling Faces, An oversimplification of her beauty, How to make money selling drugs et l’attendu World War Z.

Mercredi 12 juin, alors que les fans de Chris Colfer attendaient leur idole de Glee venu présenter son film Struck en ouverture du Champs Elysées Festival, nous nous glissions discrètement dans la salle 2 du Publicis cinéma pour découvrir le sulfureux Interior. Leather Bar.  Très marqué par le film La Chasse de William Friedkin avec Al Pacino s’infiltrant dans le milieu gay SM pour enquêter sur une vague de meurtres, James Franco et le réalisateur Travis Mathews imaginent les 40 minutes manquantes qui ont été censurées pour éviter au film un classement X. Mais plutôt qu’une reconstitution de ces fameuses scènes, nous avons droit à un faux making of sur la manière de le faire et le pourquoi. Et si la question que pose James Franco sur la censure de la sexualité au cinéma est passionnante, elle aurait finalement plus sa place dans un débat ou une discussion que dans ce film démonstratif qui ne va nulle part … Au moins, ça a le mérite d’être court.

Jeudi, nous avons présenter l’excellent The Bay découvert à Gerardmer et présenté ici en avant-première devant un public prêt à frissonner et l’effet a bien marché. Mais passons tout de suite à vendredi soir avec la découverte du nouveau film de Roman Coppola : Dans la Tête de Charles Swann III. Le réalisateur à l’univers si particulier replonge dans une ambiance délicieusement 70′s (surtout grâce à la super BO concoctée par Liam Hayes) pour nous raconter comment le personnage joué par Charlie Sheen vient d’être plaqué par sa copine et va tenter de l’effacer de ses souvenirs. Si le pitch fait un peu penser à l’Eternal Sunshine de Michel Gondry, le ton et la démarche sont complètement différents. Evidemment, impossible de passer à côté du parallèle de la vie personnelle mouvementée de l’acteur, homme à femmes et accro à l’alcool. Ses vices sont ici repris pour pour servir une histoire légèrement dramatique mais surtout d’un décalage et d’une fraîcheur que le réalisateur arrive encore garder pour son 4e film comme si c’était le premier, en cela bien entouré de comédiens habituels de son entourage (Bill Murray ou Jason Schwartzman). Anecdotique mais fortement sympathique, on en ressort avec un agréable sourire aux lèvres.

Samedi, place à quelques films en compétition. Hide your Smiling Faces met en scène deux jeunes frangins grandissant dans une province américaine, un peu isolés du monde et qui vont réagir différemment à la mort de l’un de leurs camarades. Premier film forcément très personnel rappelant parfois Stand by me ou le cinéma de Jeff Nichols, il déroute ou envoûte, au choix, n’évitant pas quelques longueurs mais très bien joué par les enfants.
Toujours en compétition, on découvrait aussi le documentaire How to make money selling drugs de Matthew Cooke. Avec un côté ludique et en même temps très complet, le réalisateur s’intéresse à tous les aspects du trafic de drogue, de la rue aux grands cartel, mais aussi  les méthodes de répressions parfois douteuses des gouvernements. Avec des témoignage d’anciens barons de la drogue, de flics, d’industriels et de certaines stars (50 Cent, Eminem, Susan Sarandon, Woody Harrelson), le réalisateur nous immerge dans ce milieux pour en comprendre les rouages et poser la question de la légalisation de certaines drogues pour endiguer la violence.

Pour terminer, samedi, il y avait également quelques avant-premières dont l’expérimental An oversimplification of her beauty. Entre le poème et les bricolages de l’image, c’est un film extrêmement bavard (tout en voix off) qui se répète sans arrêt en se regardant le nombril. C’est dommage car cette petite histoire sur le sentiment amoureux aurait pu être beaucoup plus sympathique.
Et place évidemment à l’avant-première événement de l’attendu et redouté World War Z. Et malheureusement, toutes les craintes que l’on pouvait avoir suite à une production calamiteuse sont là à l’écran, flagrantes. Le film peine à trouver son ton, les personnages sont pour la plupart complètement débile et inutiles, sans oublier qu’il n’a strictement rien à raconter. Résultat, si les scènes d’action sont assez efficaces, on se demande pourquoi il a fallu déployer tant d’efforts jusqu’au dernier tiers assez calamiteux (mais on y reviendra très vite dans une critique plus complète).

A suivre : Thanks for sharing, Coldwater et la clôture avec Imogene.